











Accueil » Santé Publique » LAFSSaPS sévèrement épinglée
Une « crise de croissance » à lorigine de dysfonctionnements, une partialité des experts mise en cause, des outils de gestion « frustes » lAFSSaPS est durement critiquée dans un rapport récemment remis à la Commission des Finances du Sénat.
Son auteur Adrien Gouteyron (UMP), Vice-président du Sénat et rapporteur spécial du budget de la santé, épingle notamment lorganisation administrative de lAgence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS).
Il a ainsi relevé des « dysfonctionnements qui résultent dune croissance des moyens mis à sa disposition plus rapide que sa capacité à les mettre correctement en oeuvre ». Illustration de cette « crise de croissance » : entre 1999 et 2001, les dépenses de lAgence ont augmenté de 44%, passant de 50,39 à 72,5 millions deuros. Et dans le même temps « ses outils de gestion sont demeurés frustes ».
Plus inquiétant, le rapport souligne que même si elle sest dotée dune cellule de veille technologique « lAFSSaPS pouvait éprouver des difficultés à sassurer de lindépendance de ses experts, même internes ». Elle aurait ainsi engagé un agent issu du secteur privé, qui ne serait resté que 8 mois au cours desquels il aurait contrôlé les activités du concurrent de son entreprise dorigine avant de revenir travailler au sein de cette dernière !
Il souligne que lAFSSaPS a confié plus de moyens aux missions dAMM (autorisation de mise sur le marché) quà la commission de la transparence. Or celle-ci a un rôle singulièrement important, puisquelle doit formuler des avis sur le rapport coût/utilité des médicaments, et sur lopportunité dassurer leur remboursement.
Les conséquences de cette « préférence » ne seraient pas négligeables. Les moyens limités de la commission de la transparence seraient en partie à lorigine de larrêt du Conseil dEtat du 20 juin 2003, annulant un arrêté du 14 septembre 2001 qui avait fait passer le taux de remboursement de certains médicaments de 65% à 35%. Le Conseil dEtat avait alors mis en évidence « linsuffisante motivation des avis de la commission de la transparence ». Autrement dit, les « moyens mal calibrés » de cette dernière ont eu des répercussions directes sur la politique de déremboursement mise en oeuvre par le gouvernement Pour lire le rapport, rendez-vous sur http://www.senat.fr/rap/r02-409/r02-409.html
Source : Sénat, 16 juillet 2003
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