L’Europe se penche sur les produits chimiques

19 mai 2003

Il y a encore du rififi dans l’air à Bruxelles ! Sous l’impulsion de la Commissaire à l’Environnement Margot Wallström, la Commission prépare une réforme du système d’enregistrement, d’évaluation et d’autorisation des substances chimiques.

Environ 400 millions de tonnes par an sont en effet produites dans les pays de l’Union, « dont seulement 3% sont connues en détail ». Autant dire qu’en matière de sécurité sanitaire, le dispositif actuel laisse à désirer. En fait, 20% environ des 30 000 substances actuellement utilisées sont soupçonnées de toxicité, même si en raison du vide réglementaire actuel cette estimation est grossière.

La principale novation attendue concerne le « renversement de la preuve » en matière de sécurité. Jusqu’à présent les autorités réglementaires doivent établir la preuve que telle ou telle substance est toxique. Dans le projet de directive il incomberait à l’industriel d’établir l’innocuité des produits utilisés. Une approche qui « va dans le bon sens » aux yeux des organisations de défense de l’environnement.

Greenpeace, les Amis de la Terre et le World Wildlife Fund attendent beaucoup de ce rapport, auquel ils reprochent toutefois de ne pas progresser assez rapidement. En revanche du côté des industriels, c’est la levée de boucliers. En France, l’Union des industries chimiques prévoit « des hausses de prix, des arrêts de produits voire des délocalisations partielles de certaines productions… » Un point qui peut surprendre. En toute logique, la directive à venir devrait s’appliquer également aux produits d’importation…

  • Source : Le Quotidien du Médecin n°7331, 2003

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