L’onco-esthétique : c’est la féminité avant tout
17 juillet 2007
« Il y a encore 15 ans, parler d’esthétique lors d’un congrès consacré aux cancers aurait été inimaginable » a expliqué le Pr Xavier Pivot du CHU de Besançon, lors du congrès Eurocancer à Paris. Mais en 15 ans, les soignants ont pris conscience que le souci de soi n’avait rien de superficiel.
« Ce que les femmes redoutent le plus lorsque je leur annonce qu’elles vont devoir subir une chimiothérapie, c’est la perte de leurs cheveux, de leurs cils et de leurs sourcils » poursuit Xavier Pivot. « Même si nos traitements peuvent guérir, ils sont responsables d’une énorme atteinte de la féminité ».
Se coiffer, se maquiller… garder une bonne image de soi quand le corps change ou souffre, c’est fondamental pour lutter contre la maladie. Sous l’impulsion des patientes bien sûr mais aussi du Plan Cancer -et de sa mesure 42 qui concerne les soins de support- une nouvelle discipline est en train de voir le jour : l’onco-esthétique.
Certes les hôpitaux ne débloquent pas encore de budgets pour créer des postes d’esthéticiennes. Malgré tout, sous l’égide de laboratoires pharmaceutiques ou d’associations, des initiatives naissent ici ou là. Ainsi le premier prix des Initiatives Roche 2007 « Cancer du sein et onco-esthétique » vient-il d’être remis lors d’Eurocancer, à une équipe de l’hôpital Saint-Camille de Bry-sur-Marne.
Dans cet établissement, les patientes traitées pour cancer du sein et prises en charge en hôpital de jour, peuvent participer à des séances de soins à visée esthétique. Elles y reçoivent des conseils, notamment en capidermologie pour faire face à la perte ou la détérioration des cheveux.
De son côté, Any d’Avray, créée par une spécialiste des chevelures d’appoint, a remis son 13ème prix Infirmier à une socio-esthéticienne qui a créé une consultation d’onco-esthétique dans son établissement de Colmar. Au sortir de la consultation infirmière, les patientes peuvent ainsi recevoir des conseils concernant leur maquillage, leur chevelure, leur style vestimentaire mais aussi les accessoires à porter avec tel ou tel type de vêtement. Une véritable « mise en beauté » comme l’explique la porte-parole de l’association et d’un projet qui ne demande qu’a être étendu.