La Covid-19 impacte aussi la lutte contre le Sida

01 décembre 2020

Alors que l’attention mondiale est tournée vers la pandémie de Covid-19, ce 1er décembre est l’occasion de rappeler qu’une autre maladie mortelle circule depuis près de 40 ans dans le monde : le Sida. Encore 1,7 million de personnes sont infectées par le VIH chaque année, et quelque 690 000 en meurent.

Le 1er décembre est traditionnellement marqué par la Journée mondiale de lutte contre le Sida. L’édition 2020 intervient dans un contexte particulier puisque depuis près d’un an maintenant, la société est confrontée à de nouveaux défis sanitaires. Le système de santé doit s’adapter pour réduire la circulation de la Covid-19. Ce qui n’est pas sans répercussions sur les autres pathologies.

Les patients paient le prix fort

En ce qui concerne le VIH, l’activité des structures de dépistage a fortement diminué durant le premier confinement et ne s’est que partiellement redressée par la suite. « Environ 650 000 sérologies du VIH de moins qu’attendu ont été réalisées dans les laboratoires de ville entre mars et septembre », note le Conseil national du Sida et des Hépatites virales. Cette diminution retarde ainsi l’accès aux traitements antirétroviraux.

La prévention du VIH, des hépatites et des infections sexuellement transmissibles (IST) a également été gravement affectée. Les usagers de drogues, en particulier, ont été exposés à des risques infectieux majorés pendant le premier confinement. Le contrôle des déplacements a limité l’accès aux structures susceptibles de leur délivrer du matériel ou des traitements. Plus généralement, la crise sanitaire a compliqué la prise en charge de populations exposées. L’accès aux services d’accompagnement de populations migrantes ou de personnes prostituées est restreint voire suspendu.

Une situation mondiale qui laisse penser au Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), que le nombre de nouvelles infections devrait augmenter de 123 000 à 293 000 entre 2020 et 2022. Et le chiffre de 150 000 décès supplémentaires est avancé.

Zoom sur le dépistage

Connaître son statut sérologique, ne pas être un malade qui s’ignore est pourtant la seule solution d’initier un traitement précoce et efficace et d’éviter, sans le savoir, de nouvelles contaminations. Alors comment se déroule le dépistage en France ?

Certaines situations doivent vous encourager à vous faire dépister : si vous ne vous protégez pas toujours lorsque vous avez des relations sexuelles, si vous avez été ou êtes usager de drogues par voie intraveineuse et que vous avez échangé du matériel d’injection…

Ensuite 3 types de tests s’offrent à vous :

  • Le test ELISA. Cet examen sanguin réalisé en laboratoire ou en CeGIDD (Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic) permet de rechercher la présence d’anticorps anti-HIV-1 et anti-HIV-2, signe de l’infection. Il est totalement fiable s’il est réalisé six semaines après une prise de risque ;
  • Le TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique) permet d’avoir un résultat en 30 minutes maximum. Il fonctionne à partir d’une goutte de sang prélevée au bout d’un doigt. Un délai de 3 mois doit s’être écoulé après la dernière prise de risque ;
  • L’autotest VIH peut, comme son nom l’indique, être réalisé soi-même à partir d’une goutte de sang. Il est totalement fiable pour un risque pris il y a plus de trois mois. Le résultat est obtenu au bout de 15 minutes.

A noter : pour les TROD et les autotests, si le résultat est positif, il doit être confirmé par un test ELISA.

  • Source : Onusida, www.sida-info-service.org, Conseil national du Sida et des Hépatites virales, consultés le 30 novembre 2020

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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