La fibromyalgie, si douloureuse… si méconnue
12 mai 2021
Douleurs chroniques généralisées, fatigue inexpliquée, troubles du sommeil, de la mémoire et de la concentration… C’est tout cela, la fibromyalgie. Un mal toujours peu connu par le grand public. C’est pourquoi, à l’occasion de la journée mondiale ce 12 mai, la Société Française d’Étude et de Traitement de la Douleur lance une action d’information et de sensibilisation.
La fibromyalgie touche 1 à 5% de la population, soit plus de 680 000 personnes en France. Loin d’être rare donc, elle demeure pourtant mal diagnostiquée et traitée. Et pour cause, ses mécanismes restent encore mal compris.
Au début de son apparition, elle peut être localisée, puis elle s’étend à tout le corps. Sans raison apparente, les personnes atteintes disent avoir « mal partout ». Les régions les plus sensibles étant celles proches de la colonne vertébrale : la nuque, les épaules, la région interscapulaire (entre les 2 épaules), les omoplates, le bas du dos…
Mais d’autres symptômes peuvent venir s’y ajouter comme une fatigabilité à l’effort, un sommeil non réparateur, des troubles digestifs, cognitifs, des nausées, céphalées, vertiges ou étourdissements… Cet aspect « sans raison apparente » a longtemps laissé penser qu’il ne s’agissait là que d’une maladie imaginaire, purement psychologique.
Mais la recherche récente a permis plusieurs avancées majeures. Tout s’est accéléré au début des années 2000, avec l’arrivée des techniques d’imagerie cérébrale, comme l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Grâce à ces puissants outils, les chercheurs ont pu observer le cerveau des patients atteints de fibromyalgie, en fonctionnement. « Comparés aux personnes saines, les patients analysés présentaient, pour une même stimulation douloureuse, une sur-activation d’une région cérébrale qui mesure la douleur et à l’inverse une sous-activation des régions qui exercent un contrôle sur la douleur », note Éric Guedj, neuro-imageur à l’hôpital de la Timone, à Marseille.
Les praticiens désarmés
Ces découvertes prometteuses ne doivent pas faire oublier la réalité du terrain. A savoir le risque d’errance diagnostique. « Cette errance est rapportée par les personnes atteintes de ce syndrome », rapporte l’association Fibromyalgie France. « Tandis qu’une proportion non négligeable de praticiens indique se sentir désarmée devant les patients souffrant de fibromyalgie. La formation des professionnels de santé sur la fibromyalgie et l’information du public sont des enjeux majeurs pour lever les obstacles que rencontrent les patients. »
Devant ce constat, la Direction Générale de la Santé, en partenariat avec l’association Fibromyalgie France et la Société Française d’Étude et de Traitement de la Douleur, met à disposition des médecins un kit pédagogique regroupant des outils pratiques (questionnaire, critère de diagnostic etc.) et ainsi mieux accompagner les patients.
Vous pouvez télécharger ce kit en cliquant ici.
A noter : Aujourd’hui, la prise en charge repose sur un accompagnement physique et psychologique. Les médicaments n’étant n’est pas forcément la réponse à apporter dans le traitement de la fibromyalgie.