











Le décès d’un enfant porte cruellement atteinte à l’espérance de vie des parents. Et plus particulièrement à celle de la mère. La mortalité maternelle est en effet particulièrement élevée, au cours des trois années qui suivent la mort d’un enfant.
Jiong Li, de l’université d’Aarhus au Danemark, a recensé à partir des registres nationaux 12 000 décès d’enfants de moins de 18 ans entre 1980 et 1996. Les parents – 21 000 au total -, ont été suivis jusqu’à leur propre décès ou jusqu’en 1997, date à laquelle l’étude a pris fin.
Par rapport à une cohorte témoin, Jiong a ainsi pu mettre en évidence un excès important de décès parmi les mères endeuillées. Il a constaté une augmentation des décès toutes causes confondues de… 143% ! Cette élévation de la mortalité est particulièrement flagrante pour les décès par accident, suicide ou d’autres causes considérées comme « non naturelles » : plus 245%, toujours par rapport au groupe témoin ! En revanche, la mortalité des pères ne semble pas affectée par le décès d’un enfant, ou fort peu !
Selon les auteurs, « un tel choc psychologique est susceptible de créer des changements physiopathologiques qui conduisent à une augmentation de la susceptibilité aux maladies infectieuses ou cardio-vasculaires. Il peut même modifier le risque de développement et du pronostic de certains cancers. » Par ailleurs, les stress psychologiques vécus par les mères peuvent provoquer l’adoption de comportements addictifs, constituant l’entrée dans un mécanisme de toxicomanie ou au moins de pharmaco-dépendance.
Source : Le Quotidien du Médecin, n°7265
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