La rue encore plus cruelle que la drogue

13 août 2004

Être jeune, se droguer et traîner dans la rue… c’est littéralement mortel! Une équipe canadienne publie dans le Journal of the American Medical Association un travail sans appel sur les risques encourus par les ados qui vivent dans la rue.

Au Canada, en tous cas ! Elise Roy et ses collègues, de la Direction de la Santé publique de Montréal, ont suivi 1 013 jeunes sans domicile fixe. Pendant près de 6 ans, de janvier 1995 à septembre 2000, ces derniers ont été interrogés à deux reprises chaque année. L’objectif ? Tenter de mesurer l’impact sur leur devenir, de leur mode de vie très instable.

Résultat, 36 d’entre eux sont décédés au cours de l’étude. Parmi les victimes, 13 se sont suicidées et 8 ont succombé à une overdose. Des décès qui se comptent également au féminin bien sûr. “En Amérique du Nord, un tiers des adolescents qui vivent dans la rue sont des filles” précise Elise Roy. Un taux de mortalité extrêmement élevé donc, pour cette population à risque. Il avoisine les 921 décès pour 100 000 personnes et par an. Un chiffre onze fois supérieur à la moyenne nationale observée au Canada !

Cette nouvelle étude révèle que l’absence de domicile fixe augmente considérablement le risque vital chez les moins de 20 ans. “Un facteur encore plus aggravant que la consommation de drogues“. Pour arrêter l’hécatombe, la prise en charge de ces jeunes désœuvrés doit impérativement devenir une priorité de Santé publique.

  • Source : JAMA, 3 août 2004

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