La santé noyée dans un verre de vin ?

Les députés en assouplissant il y a juste une semaine la loi Evin sur la publicité des boissons alcooliques, sont allés à l’encontre des professionnels de santé. Et notamment de l’Académie nationale de Médecine. Intérêts économiques obligent…

La fierté de la France, son patrimoine national en quelque sorte n’est pas une drogue… Les producteurs de vin n’en démordent pas et ils ont marqué un point. Les députés de la majorité ont -contre l’avis du gouvernement qu’ils soutiennent- répondu présents à l’appel des viticulteurs. Et ce malgré la Loi de santé publique votée par ce même gouvernement en août dernier, qui fait figurer “la lutte contre l’alcoolisme” au nombre de ses priorités.

Désormais la publicité du vin pourra “comporter des références relatives aux caractéristiques qualitatives -goût, cépage n.d.l.r.- du produit“, et ces références devront être “compatibles avec l’objectif de modération dans la consommation“. Bien sûr la rhétorique est habile, même si pour certains observateurs le saupoudrage de modération paraît manquer de garanties.

Surtout si l’on jette un coup d’oeil -même très rapide- au-delà de nos frontières. Pour vendre leur vin, nos vignerons n’hésitent pas à se lâcher sur les publicités, comme le montre notre illustration… Il est vrai qu’à l’heure du tout économique la protection de la santé reviendrait selon le député UMP Alain Suguenot, “à jouer contre la France et ses intérêts économiques“. Et au diable le syndrome d’alcoolisation foetale qui dans l’Hexagone, connaît un développement inquiétant…

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  Source : British Medical Journal, 7octobre 2004