La thyroïde meurtrie des “enfants de Tchernobyl”…

18 mai 2005

La carence et la supplémentation iodée ont bien une influence sur le risque de cancer de la thyroïde chez les enfants exposés à l’iode radioactif. C’est ce que confirme une étude internationale, lancée après l’explosion de la centrale de Tchernobyl.

Coordonné par le Dr Elisabeth Cardis du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’OMS à Lyon, ce travail a été conduit auprès de 276 patients de moins de 15 ans atteints d’un cancer de la thyroïde. Près de 1 300 ont composé le groupe-témoin. Tous étaient originaires du Bélarus, de la Fédération de Russie et d’Ukraine.

Sans surprise, les auteurs ont d’abord constaté une très forte augmentation -“imputée aux retombées de l’accident“- de la fréquence des cancers de la thyroïde chez les jeunes Biélorusses. Seulement 5 ans après l’explosion dans ce pays, et un peu plus tard dans les deux autres.

De l’iode pour saturer la thyroïde…
Le Dr Cardis souligne également avoir “observé une forte relation dose-effet entre la dose d’irradiation à la thyroïde reçue dans l’enfance et le risque de cancer de la thyroïde“. Autrement dit, plus l’irradiation a été importante, plus le risque de cancer s’est avéré élevé.

Ce risque était également multiplié par trois chez les enfants carencés en iode. Enfin, ceux qui avaient bénéficié d’une alimentation supplémentée en iodure de potassium ont également vu leur risque de cancer thyroïdien multiplié par trois ! Pour Elisabeth Cardis, “ce résultat a d’importantes conséquences pour la santé publique, en cas d’exposition aux iodes radioactifs dans l’enfance. Soit après des accidents nucléaires soit au cours de procédures diagnostiques ou thérapeutiques. En effet, une supplémentation en iode stable dans les populations carencées peut réduire le risque de cancer thyroïdien“.

Rappelons en effet que lors d’une contamination à l’iode 131 radioactif, c’est la thyroïde qui reçoit l’essentiel du rayonnement. Si elle est déjà “chargée” ou “saturée” en iode, elle ne fixera pas l’iode radioactif qu’elle va rencontrer. Voilà pourquoi, si vous habitez près d’une centrale nucléaire, vous devez toujours disposer de comprimés d’iode à domicile.

  • Source : Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), 16 mai 2005

Destination Santé
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