L’acromégalie, un trop-plein d’hormone de croissance
18 juin 2015
Dans certains cas, la chirurgie peut être pratiquée pour traiter l’acromégalie. ©Phovoir
Chaque année, 260 patients développent une acromégalie en France. Caractérisée par une croissance anormale des extrémités (pieds, mains) et de la face, cette maladie rare reste peu connue du grand public.
Du grec « akros » pour extrémité et « mégalos » pour grand, l’acromégalie est liée à une surproduction d’hormone de croissance. Touchant autant les hommes que les femmes, cette déformation anormale des mains, des pieds et du visage se déclare entre 30 ans et 40 ans. Dans 95% des cas, cette hypersécrétion hormonale se déclenche chez les patients atteints d’une tumeur bénigne de l’hypophyse (adénome hypophysaire). Plus rarement, l’acromégalie est liée à la suractivité de de l’hypophyse ou à une prédisposition héréditaire.
Une multitude de symptômes
Le test dit Cendrillon est souvent l’une des premières pistes pour détecter une acromégalie. Soit le besoin régulier de changement de bagues ou de chaussure. D’autres signes – rhumatologiques, cardiovasculaires ou articulaires – sont souvent repérés. La cage thoracique étant altérée par ces déformations, les apnées du sommeil et les ronflements sont très fréquents. Les patients sont aussi fortement exposés au diabète, à l’hypertension ou encore à une insuffisance cardiaque et à des problèmes dentaires (liées à l’élargissement de la mâchoire).
En cas de tumeur hypophysaire, une fatigue accrue, de forts maux de tête et des pertes de l’équilibre sont systématiquement ressentis par le patient. Enfin les femmes sont sujettes à une absence de règle et à un assèchement vaginal, liés au déséquilibre hormonal.
Mais un diagnostic tardif
Ces symptômes se développant lentement, ils peuvent être apparentés à bien d’autres maladies. Dans la majorité des cas, le diagnostic se fait donc tardivement, en moyenne 4 ans à 10 ans après l’apparition des premiers symptômes.
Un bilan sanguin permet d’évaluer la sécrétion hormonale, puis un examen IRM de détecter la présence d’une tumeur. Une fois le diagnostic posé, trois thérapies peuvent être envisagées :
- La chirurgie pour retirer totalement ou partiellement l’adénome par voie nasale, lorsque la taille de la tumeur le permet ;
- La radiothérapie vient réguler l’hypersécrétion hormonale. Les effets peuvent survenir 10 ans à 15 ans après l’intervention ;
- Les traitements médicamenteux stabilisent la sécrétion hormonale et réduisent dans certains la taille de la tumeur.
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Source : Société française d’endocrinologie, site consulté le 16 juin 2015. CHU Jussieu Pierre et Marie Curie, F.Duron, E. Bruckert 1999
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon