Laits pour enfants: encore trop de victimes…

20 janvier 2005

Débats intenses au Conseil exécutif de l’OMS, autour de la sempiternelle question des dérives publicitaires des fabricants de substituts au lait maternel. Des produits qui, mal employés, tuent chaque jour des enfants partout dans le monde.

Dans les pays en développement bien sûr. La ligue internationale des professionnels de santé pour la lactation (IMCA) estime ainsi que “si les bonnes pratiques de nutrition infantile étaient généralisées, la mortalité avant 5 ans serait réduite de 13%“. Mais des morts, il y en a aussi dans les pays les plus riches. En France par exemple. Rappelant les “flambées d’infections à E. Sakazakii ” observées en France en octobre et décembre 2004, le Dr Lee Jong-wook, directeur général de l’OMS, a rappelé l’importance primordiale de cette question.

Les textes permettant de régler la question existent. Il s’agit de la Stratégie mondiale pour l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant et de la Stratégie mondiale pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé. Adoptées par les Etats Membres de l’OMS, elles ont force d’application… et sont régulièrement contournées par les grands de l’agroalimentaire. Il est certes prévu de resserrer les contraintes réglementaires en imposant un étiquetage vraiment informatif des produits concernés. La Commission du Codex Alimentarius doit statuer sur cette question mais ses travaux ne devraient pas se terminer avant… 5 ans.

D’où la volonté de certains Etats de voir promulguer par la prochaine Assemblée mondiale, en mai 2005, une résolution qui resserrerait ces contraintes sans attendre. Position battue en brèche par les fabricants, regroupés dans la Fédération internationale des Industries d’Aliments diététiques (ISDI). Ils soulignent à l’envi que “les préparations infantiles sont sûres dès lors qu’elles sont stockées et utilisées en conformité avec les recommandations du fabricant“. Les Etats-Unis estiment pour leur part “le moment mal choisi pour une (telle) résolution” et l’Union européenne se dit satisfaite par un projet a minima légèrement amendé. Une véritable impasse sur la voie du consensus…

Pour le représentant de l’Equateur il n’est pas possible d’attendre 5 ans. “Car en attendant que le Codex Alimentarius termine son travail, les enfants continuent de mourir.” Et de fait, l’Assemblée mondiale en mai 2005 devrait être amenée à statuer sur un projet de résolution. Quitte à ce que les membres du Conseil s’ils ne parviennent pas à se mettre d’accord d’ici la fin de cette session, terminent par courrier électronique. Comme quoi le progrès technologique peut profiter aux tout-petits. Même aux plus démunis…

  • Source : de notre envoyé spécial à Genève

Destination Santé
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