L’ANSES veut protéger les travailleurs du bitume

11 septembre 2013

Respiratoires ou cutanés, les dangers du bitume sont réels. © Phovoir

Malgré des progrès notables réalisés ces 20 dernières années au niveau des matériaux utilisés, les travailleurs du bitume restent exposés à de nombreux risques sanitaires. A tel point que l’ANSES sonne l’alarme : « Les expositions professionnelles aux liants bitumeux et à leurs émissions devraient être réduites », explique-t-elle. Recommandations à l’appui.

Les bitumes sont des résidus de raffinage du pétrole. Ils sont  utilisés pour les travaux routiers bien sûr mais aussi pour l’étanchéité des toitures et encore des terrasses. Comme le souligne l’Agence nationale de Sécurité sanitaire, Alimentation, Environnement et Travail (ANSES), « par le passé, cette fonction de liant était assurée par l’emploi de goudrons et autres produits issus de la houille, progressivement remplacés par les bitumes ».

Le bitume et le goudron de houille sont communément confondus dans la langue française. Il s’agit pourtant de substances très différentes « par leurs compositions chimiques d’origine et leurs propriétés. En particulier, la teneur en hydrocarbures aromatiques polycycliques des bitumes est considérablement inférieure à celle des produits houillers ».

Des risques respiratoires mais pas seulement

Malgré ces avancés, les travailleurs restent très exposés aux risques sanitaires. Principalement de type :

  • respiratoire, par inhalation des émissions ;
  • cutané, par contact direct avec les produits, par dépôt des émissions sur la peau ou par contact éventuel avec les vêtements souillés ;
  • oral, via l’ingestion de produits ou de leurs émissions (contact main-bouche, notamment).

L’ANSES ajoute que « des effets immunotoxiques et cardiovasculaires sont également suspectés ». Pour l’ensemble de ces raisons, « le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé l’exposition aux bitumes oxydés et à leurs émissions lors des travaux d’étanchéité comme cancérogène probable pour l’Homme. Et l’exposition aux bitumes et leurs émissions lors de la pose d’enrobés et/ou lors de travaux d’asphaltage comme cancérogène possible »

Quelle prévention ?

En conséquence, l’agence française conclut « à l’existence d’un risque sanitaire associé à une exposition des travailleurs aux liants bitumineux et à leurs émissions. Les expositions professionnelles aux liants bitumineux et leurs émissions devraient être réduites ».

Elle formule enfin quelques pistes pour diminuer l’exposition professionnelle. Celle-ci « passe prioritairement par des mesures de prévention collective et d’adaptation de l’organisation du travail. Elles visent à permettre notamment la réduction et le captage des fumées émises, la réduction d’impact de la chaleur ainsi que de la coexposition aux produits bitumineux et au rayonnement solaire ».

Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : ANSES, 11 septembre 2013

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