Le cannabis, ami de l’empathie ?

15 novembre 2023

Le cannabis augmenterait-il la propension à se mettre un tant soit peu à la place de l’autre ? A accepter des émotions qui ne sont pas les nôtres, à composer avec les ressentis des proches ? Cette possible stimulation de l’empathie par le cannabis est envisagée par des chercheurs dans la prise en charge de patients présentant une anxiété sociale.

amedeoemaja/shutterstock.com

A quel point le cerveau serait-il sensible, dans le bon sens du terme, aux effets du cannabis ? Cette plante pourrait-elle être bénéfique aux patients souffrant de désordres émotionnels ou de troubles de l’interaction ? Pour explorer cette piste de recherche, des scientifiques ont mené une étude auprès de 85 consommateurs réguliers de cannabis et 51 non-consommateurs. Tous ont passé des tests psychométriques, et un sous-ensemble constitué de 46 consommateurs et 34 non-consommateurs ont en plus été soumis à des examens d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle.

Résultat, « les personnes qui consomment régulièrement du cannabis, ou de la marijuana, ont tendance à mieux comprendre les émotions d’autrui », affirme Víctor Olalde-Mathieu, PhD, de l’Universidad Nacional Autónoma de México. Les chercheurs s’appuient sur « des tests d’imagerie cérébrale qui ont révélé que le cingulum antérieur des consommateurs de cannabis – une région généralement affectée par la consommation de cannabis et liée à l’empathie – présentait une connectivité plus forte avec les régions cérébrales liées à la perception des états émotionnels des autres à l’intérieur de son propre corps ».

A l’avenir, l’utilisation médicamenteuse du principe actif de la marijuana pourrait-elle améliorer la vie sociale de patients souffrant de troubles des interactions dans la cadre de maladies psychiques ou psychiatriques ? La question est posée. D’autres études devront être menées.

A noter : Ces investigations menées sur le cannabis se déroulent dans un cadre de recherche thérapeutique. Ces résultats n’incitent en aucun cas à consommer cette substance, délétère pour la santé mentale comme physique.

  • Source : Journal of Neuroscience Research, le 8 novembre 2023

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils