Le microbiote, à la santé de nos os !

26 avril 2018

Le microbiote intestinal ne cesse de dévoiler son intérêt. Aussi connus sous le nom de « flore intestinale », ces micro-organismes présents dans notre appareil digestif auraient un rôle important à jouer pour notre santé. De nombreux travaux ont déjà souligné l’importance d’un bon équilibre bactérien dans la prévention  de maladies chroniques comme le diabète ou de certains cancers digestifs. Mais il serait également bénéfique pour la santé osseuse. C’est ce que soulignent des études présentées lors du Congrès Mondial de l’Ostéoporose à Cracovie (Pologne) qui s’est achevé le 22 avril.

Le microbiote intestinal, ce sont 100 000 milliards de bactéries présentes dans notre appareil digestif. Il se constitue dès la naissance, au contact de la flore vaginale après un accouchement par voie basse, ou au contact des micro-organismes de l’environnement pour ceux nés par césarienne.

Sa composition va alors évoluer qualitativement et quantitativement pendant les premières années de vie, sous l’influence de la diversification alimentaire, de la génétique, du niveau d’hygiène, des traitements médicaux…

Un rôle important tout au long de la vie

Si l’impact du microbiote dans la prévention de certaines maladies inflammatoires de l’intestin, du cancer colorectal, du diabète etc. est aujourd’hui de mieux en mieux documenté, le Congrès Mondial de l’Ostéoporose qui s’est récemment tenu en Pologne a été l’occasion d’explorer des pistes inattendues. A savoir le rôle de la flore sur la santé osseuse.

Ainsi, le Pr René Rizzoli, Président de la Société Européenne pour les aspects cliniques et économiques de l’ostéoporose et de l’arthrose a-t-il présenté des travaux pour le moins surprenant. Dans le premier, il raconte une expérience au cours de laquelle les chercheurs ont observé  que des « souris dépourvues de microbiote avaient des troubles de la croissance et du développement osseux. La longueur et l’épaisseur de leur fémur étaient réduites. En revanche, si l’on donne des probiotiques de la famille des Lactobacilles à ces rongeurs, leur croissance devient comparable à celle des animaux normaux. » Si ce modèle était confirmé, « ceci offrirait des perspectives particulièrement intéressantes pour traiter la malnutrition et les troubles de la croissance osseuse chez les enfants malnutris. »

L’intérêt de la flore se retrouverait tout au long de la vie. Ainsi, toujours chez des souris (ménopausées cette fois ci), l’administration de probiotiques a été associée à une prévention de la perte osseuse liée à la carence en œstrogènes (tant au niveau du fémur que des vertèbres).

Comment influencer le microbiote au quotidien ?

La prise de probiotiques – ingérés en quantité suffisante – peut interagir avec le microbiote. Elle conduit en effet  à une augmentation des populations de certaines bactéries. Les principales sources alimentaires sont les produits laitiers fermentés (yaourts, fromages…). D’ailleurs, il n’est pas rare d’associer ce type de produits avec une bonne santé osseuse. Ainsi un récent travail a montré que, durant l’enfance et l’adolescence, les produits laitiers fermentés avaient un impact sur la masse et la densité osseuse.

Dans le même ordre d’idée, cette consommation serait liée à un plus faible risque de fractures. En fait, chaque portion consommée réduirait le danger de 10 à 15%. Et ce, aux dires de chercheurs suédois qui ont suivi 40 000 femmes durant 22 ans.

  • Source : De notre envoyé spécial au Congrès Mondial de l’Ostéoporose, Cracovie, 20-22 avril

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