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« Grâce à ses recherches pionnières, Svante Pääbo a accompli une chose apparemment impossible : séquencer le génome de l’homme de Neandertal, un parent éteint de l’homme actuel », peut-on lire sur le site officiel du Prix Nobel, quelques instants après la proclamation des résultats au Karolinska Institutet de Stockholm.
Celui qui dirige actuellement à Leipzig l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste « a également fait la découverte sensationnelle d’un hominine* jusqu’alors inconnu, Denisova », du nom de la grotte de Sibérie où il a été découvert, en 2008. Le séquençage génétique d’une simple phalange retrouvée sur place a permis à Svante Pääbo de constater qu’un transfert de gènes s’était produit entre ces hominines et l’Homo sapiens après la migration hors d’Afrique, il y a environ 70 000 ans.
Comme l’homme de Neandertal, le Denisovien serait donc un autre cousin de l’humain tel qu’il existe aujourd’hui. « Ce flux ancien de gènes vers l’homme actuel a une importance physiologique aujourd’hui », précise le jury du Prix Nobel dans son communiqué, « par exemple en affectant la façon dont notre système immunitaire réagit aux infections ».
Plus globalement, les recherches de Svante Pääbo ont donné naissance à une discipline scientifique entièrement nouvelle : la paléogénomique. « En révélant les différences génétiques qui distinguent tous les humains vivants des hominines disparus, ses découvertes constituent la base de l’exploration de ce qui fait de nous des êtres humains à part entière », salue le jury du Nobel.
*Espèce éteinte qui appartient au genre Homo, dont fait également partie Sapiens, l’« homme moderne ».
Source : nobelprize.org - Octobre 2022
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Dominique Salomon
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