Accueil » Famille » Bébé » Syndrome du bébé secoué : 50 % des mères ne sont pas informées sur la gestion des pleurs
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Le syndrome du bébé secoué, désormais appelé « traumatisme crânien non accidentel », représente une forme grave de maltraitance infantile. Les cas en France ne sont pas des faits isolés. Chaque année, plusieurs centaines d’enfants en sont victimes. Si un bébé sur dix, victime de secouements, décède, les autres en subiront les conséquences toute leur vie. Le syndrome du bébé secoué peut être en effet à l’origine de graves séquelles neurologiques qui se manifestent par des déficiences intellectuelles, visuelles ou motrices, ainsi que des troubles du comportement, de la parole ou de l’attention.
Les pleurs persistants constituent le principal déclencheur de ce geste, commis le plus souvent dans un moment d’épuisement et d’exaspération parentale.
S’il est primordial d’informer les nouveaux parents sur ce syndrome, une étude menée par l’Université Paris Cité, l’Inserm, l’AP-HP, Santé Publique France, le CHU de Nantes et la start-up Kastafiore, révèle que la moitié des parents ne sont pas sensibilisés au sujet.
Parmi les 7 139 mères ayant répondu à un questionnaire deux mois après leur accouchement, 50,1% ont déclaré n’avoir reçu aucun plan de gestion des pleurs depuis la naissance de leur enfant. Publiée dans la revue scientifique Child Abuse & Neglect, cette étude met en lumière d’importantes disparités dans la transmission de cette information pourtant essentielle. Ainsi, un âge maternel élevé (+ de 30 ans), avoir déjà des enfants ou ne pas avoir participé à des séances de préparation à la naissance et à la parentalité sont des facteurs qui semblent augmenter les risques.
Par ailleurs, selon les auteurs, les professionnels de santé pourraient accorder moins d’importance à l’information des mères plus expérimentées ou plus âgées, présumant – à tort – qu’elles sont déjà sensibilisées à cette problématique.
Recommandé par la Haute Autorité de Santé (HAS), ce document rappelle plusieurs points essentiels comme le caractère normal et transitoire des pleurs du nourrisson, des stratégies concrètes pour apaiser bébé, des techniques de gestion du stress parental face aux pleurs persistants ou encore l’importance de ne jamais secouer un bébé.
« Nos résultats montrent qu’il reste une marge importante pour améliorer la diffusion de ces informations. Cela suppose de mieux structurer et prioriser la remise de ces plans dans les parcours périnataux, afin que toutes les familles puissent y avoir accès, de manière équitable, partout en France », conclut Luc Goethals, chercheur à l’Inserm et principal auteur de ce travail.

Source : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0145213425004533#ab0005

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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