Le syndrome du vestiaire, un complexe très masculin
19 octobre 2023
La taille du pénis n’a aucune importance. Cette affirmation ne convainc pas tout le monde. En particulier la gent masculine qui subit une forte pression en la matière. Et c’est encore plus vrai pour les hommes souffrant de ce que l’on qualifie de « syndrome du vestiaire ».
S’il s’agit rarement du motif affiché de consultation en sexologie, « le sujet intervient rapidement dans de nombreux rendez-vous initiés pour d’autres raisons », explique Olivia Benhamou, psychologue clinicienne, psychothérapeute et sexologue à Paris et autrice du Petit guide d’entrée dans la vie sexuelle. Certains de ses patients souffrent en effet d’un véritable « syndrome du vestiaire ». En d’autres termes, ils sont très complexés par la taille de leur sexe, suite à des situations de nudité « imposée », comme dans les vestiaires de sports collectifs.
« Ces premières fois se déroulent généralement durant l’adolescence et permettent aux garçons de se comparer aux autres », poursuit Olivia Benhamou. C’est un moment d’incertitude pour ces jeunes hommes. Et lorsque des moqueries ou du harcèlement s’ajoute à cela, le trouble naturel peut se transformer en traumatisme, et en complexe majeur.
Syndrome pornographique ?
Avec la démocratisation de l’accès à Internet et aux réseaux sociaux, la comparaison avec les images et les standards de la pornographie s’est imposée depuis plusieurs années. « Ce syndrome pourrait même être qualifié de syndrome pornographique », estime Olivia Benhamou. La norme ainsi exposée de pénis démesurés n’ayant évidemment aucun rapport avec la réalité de la plupart sexes masculins.
Que faire si vous êtes dans ce cas ?
Tout d’abord, « il peut être intéressant d’aller consulter un urologue, afin d’être rassuré », conseille la psychologue. Et notamment pour écarter l’idée que le patient présente un micro pénis si ce n’est pas le cas. Il s’agit d’un sexe masculin mesurant moins de 3 centimètres. Ce qui est loin d’être le cas de tous les hommes souffrant de ce syndrome.
Et si malgré tout, le complexe ne s’apaise pas, n’hésitez pas à consulter un psychologue ou un sexologue.
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Source : interview d’Olivia Benhamou, Psychologue clinicienne, psychothérapeute & sexologue à Paris et autrice de Le Petit guide d’entrée dans la vie sexuelle, Le Cherche Midi Editeur
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Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet