Le tatami plus fort que la douleur…

18 juin 2004

Amy Cotton n’est pas une sportive de haut niveau comme les autres. Cet été, à Athènes, cette judokate canadienne de 24 ans va participer à ses premiers Jeux Olympiques. Signe particulier: depuis son plus jeune âge elle souffre de polyarthrite rhumatoïde!

Cette maladie est caractérisée par une inflammation des tendons et des articulations. Lesquelles deviennent gonflées, chaudes et douloureuses, notamment pendant la nuit. Cibles privilégiées : les mains, les poignets, les pieds, les coudes et les épaules. Autant d’articulations qui jouent un rôle majeur dans la pratique du judo…

Il y a seulement deux ans que la polyarthrite d’Amy a été diagnostiquée. “Je me souviens de souffrances terribles lorsque j’avais 12-13 ans” nous explique-t-elle. “Mes hanches étaient gonflées en permanence. Pour essayer de calmer la douleur, je plongeais mes mains dans l’eau glacée. Avec le recul, l’annonce du diagnostic n’a rien changé. J’ai toujours su ce que je voulais. Il y a des choses que je veux accomplir dans ma vie, et la douleur ne m’arrêtera pas“.

Une petite qui sait ce qu’elle veut… et qui y parvient. Une volonté de fer – et des traitements adaptés – lui ont permis de rester sur les tatamis, et d’y récolter de nombreuses médailles. “Après certaines compétitions, je ne peux plus marcher ni même bouger. Alors j’arrête. Je prends notamment des traitements anti-inflammatoires tout nouveaux, et ça marche comme ça“. Ces traitements, que l’on appelle les coxibs, présentent l’avantage d’être aussi efficaces que les AINS traditionnels. Mais ils entraînent moitié moins de troubles digestifs et en plus, ils ne figurent pas sur la “liste rouge” du Comité international olympique (CIO).

Dans un pays comme la France, 6 000 enfants et adolescents grandissent comme Amy, avec ce que les spécialistes appellent une “polyarthrite rhumatoïde juvénile”. Un diagnostic précoce signe une première victoire. Malheureusement dans les faits, ce diagnostic intervient bien souvent après des années de douleur. Mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Comme le dit Amy dans un grand sourire, “Vivez, tout simplement. Et ne laissez surtout pas la maladie contrôler votre vie“.

  • Source : de notre envoyé spécial à Berlin, 27ème congrès de l'EULAR (European League Against Rheumatism), 9-12 juin 2004

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