Le ver de Guinée, bientôt éradiqué ?

20 février 2023

Une excellente perspective sur le front des maladies tropicales : le ver de Guinée pourrait très bientôt être éradiqué. Non seulement ce serait la seconde maladie après la variole à connaître ce sort. Mais il s’agirait de la première éradication sans vaccin ni médicament.

Éradiquer une maladie. Voilà bien l’objectif ultime, mais généralement difficile à atteindre en matière de santé publique. C’est pourtant bien ce qu’annoncent, à court terme, la Fondation Carter et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour le ver de Guinée ou Dracunculose. A peine 13 cas de cette maladie tropicale ont été rapportés au niveau mondial en 2022. Un signe extrêmement encourageant dans la lutte contre cette parasitose.

Douloureuse et handicapante

Le ver de Guinée est contracté par les victimes en buvant de l’eau contaminée par de minuscules puces d’eau, se nourrissant elles-mêmes des larves du ver de Guinée, aussi appelé Dracunculus medinensis. La larve se développe ensuite dans l’organisme hôte pour devenir une femelle adulte d’un mètre de long. Au bout d’une année environ, le ver, émerge alors de la peau de la jambe ou du pied de l’hôte via une vésicule douloureuse. Cette maladie est très handicapante car douloureuse pendant des semaines, parfois des mois, empêchant les personnes de travailler ou d’aller à l’école.

Rompre le cercle vicieux

C’est pourquoi cette nouvelle d’une éradication prochaine est tant attendue. « Elle résulte de 4 décennies d’efforts globaux fondés sur l’amélioration de l’eau de consommation », se réjouit la Fondation Carter, qui se consacre notamment à la lutte contre la Dracunculose. Et aussi en « assurant le traitement, le nettoyage régulier et le bandage des lésions cutanées, en veillant à ce que les personnes et les animaux infestés présentant des vers émergents ne s’immergent pas dans les sources d’eau et en promouvant l’éducation sanitaire et les changements de comportement », précise l’OMS.

Certains pays ont déjà obtenu l’éradication, comme le Pakistan, l’Inde, l’Ouganda, et récemment la République démocratique du Congo (RDC). En revanche, le Tchad, le Soudan du Sud et l’Éthiopie rapportent encore quelques cas. Rien à voir toutefois avec les 3,5 millions d’infestations enregistrés en 1986.

  • Source : Fondation Carter - OMS

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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