Le virus aviaire indonésien rentre dans la communauté internationale
15 mai 2007
La ministre indonésienne de la Santé, Siti Fadilah Supari, vient d’annoncer devant l’Assemblée mondiale de la Santé à Genève, la reprise par Djakarta du partage de ses échantillons de virus aviaire avec l’OMS. Une décision qui clôt un conflit de plus de 4 mois. De façon définitive ?
Au bout du compte, les tractations menées en marge de la 60ème Assemblée mondiale semblent être venues à bout des réticences indonésiennes. « Nous avons repris l’envoi d’échantillons de virus H5N1 au centre-relais de l’OMS à Tokyo » a déclaré la ministre.
Annoncée comme le noeud gordien de cette Assemblée, cette reprise du partage des souches virales est d’autant plus inattendue qu’elle n’est accompagnée d’aucune véritable condition préalable. Le gouvernement indonésien dit seulement « espérer pouvoir faire confiance au sens des responsabilités de l’OMS pour prévenir toute utilisation non appropriée des échantillons fournis »… Cette apparente ouverture d’esprit est en contraste aigu avec l’exigence, avancée par la même ministre en février dernier, « d’un accès à des vaccins de qualité à des prix abordables ».
Pourquoi cette nouvelle volte-face des autorités de Djakarta ? Les pressions en tous genres dont elles ont été l’objet, n’y sont probablement pas étrangères… Dès l’ouverture de l’Assemblée, lundi, le secrétaire à la Santé américain Mike Leavitt sonnait la charge, demandant le partage des échantillons de la grippe aviaire « de manière transparente, rapide et sans condition préalable »… Un message reçu cinq-sur-cinq par les autorités indonésiennes, apparemment peu soucieuses de froisser leur allié américain.
Et pour bien marquer la fin heureuse de cette inextricable « affaire », le Dr Margaret Chan, directeur général de l’OMS, a insisté sur son « engagement personnel pour assurer dans tous les pays l’accès aux vaccins. » Prenant aujourd’hui la parole devant l’Assemblée mondiale, elle a également annoncé la signature des «premiers accords de transfert de technologie pour les fabricants de vaccins dans les pays en voie de développement. »