











Accueil » Santé Publique » Legionella surveillée, mais en nette augmentation
Les cas de légionellose ne cessent de croître en France. Les réseaux de surveillance sont opérationnels, mais le phénomène ne ralentit pas. En 2004 leur taux d’incidence s’est élevé à 2 cas/100 000 habitants. Deux fois plus que la moyenne européenne.
Les rédacteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) font le point sur la question. Et s’ils saluent les efforts entrepris “pour améliorer la détection et le diagnostic des cas de légionellose“, ils avancent néanmoins des chiffres inquiétants.
Depuis 1997 et la mise en place d’un système de surveillance, les infections à legionella augmentent en moyenne de 24% par an. En 2004, quelque 1 202 cas ont ainsi été détectés. Un chiffre certes élevé, mais qui masque de fortes disparités selon les différentes régions. C’est en Champagne-Ardenne, en Lorraine et en Alsace que l’on en recense le plus, avec 203 cas déclarés en 2004. Deux fois plus qu’en 2003.
En milieu hospitalier en revanche, la situation s’est nettement améliorée. De 13% du nombre total de cas recensés sur tout le territoire en 2001, le chiffre est tombé à 6% en 2004. Une diminution qui selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), reflète l’impact de la circulaire émise en avril 2002 et précisant les mesures de prévention des légionelloses à mettre en oeuvre dans les établissements de santé. Notamment par un suivi beaucoup plus rigoureux des tours aéroréfrigérantes, premier vecteur de contamination.
Et pour mieux circonscrire ces infections, les autorités françaises viennent de mettre en place un Plan d’action et de prévention des légionelloses. Il devrait contribuer à améliorer les connaissances sur les légionelles dans les domaines clinique, biologique et environnemental.
Enfin concernant l’Europe et le fait que le taux d’incidence des légionelloses y soit deux fois moins élevé que dans l’Hexagone, “la comparaison avec la France n’est pas si évidente” précise Christine Campèse, épidémiologiste à l’InVS et co-auteur de l’étude. “En effet, le taux d’incidence” (le nombre de cas pour 100 000 Européens, n.d.l.r. ) “avancé dans le BEH représente la totalité des cas de légionellose détectés en 2004 sur le continent, divisée par le nombre d’Etats concernés.” Une moyenne donc, qui ne dépeint pas vraiment la réalité de la légionellose sur le terrain… Et par conséquent difficilement comparable avec celle de la France appuyée sur son système étroit de surveillance.
Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, n°26/2005, 21 juin 2005
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