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« L’expression ‘beau-grand-parent’ renvoie ici à la relation d’un homme ou d’une femme avec les enfants du partenaire de son propre enfant, ceux-ci étant nés d’une précédente union », décrit Benoît Schneider, psychologue, professeur émérite en psychologie de l’éducation (Université de Nancy 2).
A partir de cette définition, quel serait ainsi le portrait de la « bonne » belle-grand-mère ou du « bon » beau-grand-père » ? Associé à Marie-Claude Mietkiewicz, maître de conférences en psychologie clinique également à l’Université de Nancy 2, Benoît Schneider a justement tenté de cerner des caractéristiques qui « semblent marquer les cheminements et les difficultés d’expression des fonctions grands-parentales lorsqu’elles sont confrontées à ces configurations familiales particulières que sont les familles recomposées ».
Les auteurs dégagent donc quatre caractéristiques principales : premièrement, « pour que la belle-grand-mère puisse se reconnaître une fonction grand-maternelle pour l’enfant, il faut qu’elle ait déjà une identité grand-maternelle affirmée ». Deuxièmement, « il faut que cette identité s’actualise dans des contacts effectifs qui puissent trouver leur place dans la complexité de la dynamique familiale ». Autrement dit, les relations entre beaux-grands-parents et petits-enfants doivent être relativement fréquentes. Troisièmement : il faut que « cette identité puisse se déployer dans un espace symbolique accessible ». Un point qui renvoie aux autres grands-mères. Sont-elles présentes ? Absentes ? Et de ce fait, comment appeler la belle-grand-mère ? « Bien souvent, les beaux-petits-enfants n’’appellent pas’ leurs beaux-grands-parents », rétorquent Benoît Schneider et Marie-Claude Mietkiewicz, qui pointent un « flottement symbolique ».
Enfin, quatrième caractéristique : « le rapprochement des filiations par de nouvelles naissances n’est pas aussi facilitateur qu’on le croit ». En effet, on pense souvent que la position de belle-grand-mère « devient plus facile quand le nouveau couple a lui-même des enfants ». Sous-entendu : voilà qui n’est pas forcément le cas, en référence notamment à un potentiel « délicat problème de la préférence ». Et de s’interroger sur la nature du lien avec leur nouveau petit-enfant au regard de celui entretenu avec le demi-frère ou la demi-sœur… Autant d’éléments qui mettent en évidence une relation bien souvent teintée d’idéalisation, sur fond de nombreuses incertitudes voire de difficultés.
Source : Schneider, Benoît. « Les « belles-grands-mères » Être « beaux-grands-parents » au sein des familles recomposées », Sylvain Bouyer éd., Grands-parents et grands-parentalités. Érès, 2005, pp. 185-197 - Schneider, Benoît, et Marie-Claude Mietkiewicz. « Grands-parents et familles recomposées. De la grand-mère à la « belle-grand-mère » », Dialogue, vol. n°151, n°1, 2001, pp. 61-71.
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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