











Accueil » Santé Publique » Les bénévoles hors des salles d’Op? Pas si vite!
Le Conseil d’Etat a suspendu vendredi “en urgence” l’application du décret et de l’arrêté autorisant des “bénévoles” à exercer, dans les cliniques privées, les fonctions d’aides opératoires. Une victoire pour la sécurité du patient.
Mais une victoire partielle seulement ! Car en effet, si “l’application du texte est suspendue jusqu’à ce que le Conseil d’Etat statue définitivement sur (sa) légalité“, ont fait savoir plusieurs associations et organisations de soignants, les pouvoirs publics semblent déterminés à passer en force. Ces dernières dénoncent ainsi dans une seconde démarche, “l’arrogance du ministère et du lobby qu’il représente“.
La publication de ce texte le 10 août dernier avait engendré une vive polémique dans le milieu médical. Associations et syndicats d’infirmières étaient alors montés au créneau, dénonçant le risque d’être opérés par des chirurgiens assistés d’un personnel amateur. Or cette situation serait celle de nombreux praticiens libéraux, secondés notamment par… leurs épouses.
Des associations infirmières (AEEIBO, GIPSI, UNAIBODE) et un syndicat infirmier (CNI) se sont donc réjouis de cette suspension. Ils estimaient que “leur combat pour la qualité et la sécurité des soins aux patients (franchit) une étape importante“. Mais pas suffisante. Ils ont en effet décidé de poursuivre en justice les cliniques qui emploient toujours des “bénévoles”. Deux plaintes sont en cours en Bretagne et dans la région Centre.
Or dans le même temps donc, le ministère aurait maintenu “la validation des bénévoles des blocs opératoires au mois d’octobre 2005, alors même qu’une partie du décret du 10 août 2005 a été suspendue par le Conseil d’Etat au regard ‘des doutes sérieux sur la légalité’ du texte.”
Les soignants dénoncent également le fait que “le ministre refuse de faire participer les écoles d’infirmiers de blocs opératoires à la rédaction des questions de l’examen de validation, (ce qui) met en lumière la réelle intention de l’administration (…) de valider le plus de bénévoles possible (…) au mépris de la sécurité des patients et de la qualité des soins.“
Source : AEEIBO, GIPSI, UNAIBODE, CNI, 3 et 5 septembre 2005
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.