Les boissons énergisantes ? Modération et prudence…

26 septembre 2007

Des chercheurs italiens partent en guerre contre les energy drinks, les fameuses boissons énergisantes. A travers une étude scientifique, ils ont constaté que ces breuvages riches en sucre et en caféine étaient de plus en plus souvent consommés avec de l’alcool. Comportement risqué…

Le Dr Gioacchino Calapai et ses collègues, de l’Université de Messine, ont conduit leur travail auprès de 500 étudiants en médecine. Résultat : plus d’un jeune sur deux boit régulièrement des boissons énergisantes. Mais surtout, 27% d’entre eux ont pour habitude de les mélanger à des spiritueux.

Pour ce dernier chiffre, Calapai n’hésite pas à parler de proportion « alarmante », d’autant que les conséquences sur l’organisme de telles expérimentations sont pour l’heure inconnues. « Nous manquons de données scientifiques » précise-t-il.

A base d’eau gazéifiée, ces sodas sont particulièrement « chargés » en sucre et en caféine. Un grand nombre de ceux qui sont commercialisés en France renferment aussi des extraits de Guarana, une plante cultivée en Amérique du Sud et réputée pour ses vertus stimulantes.

Ces boissons séduisent particulièrement les adolescents et les jeunes adultes. Vendues à grands renforts de marketing, elles sont souvent confondues avec les boissons diététiques ou « d’effort » -dont l’objectif est de réhydrater l’organisme- utilisées par les sportifs. Un point sur lequel appuient volontiers les « marketeurs », qui entretiennent ainsi la confusion.

Trop d’incertitudes autour du « Taureau rouge »

L’un des ces sodas, Red Bull, est par ailleurs interdit à la vente en France. Il renferme en effet, une forte dose de caféine -supérieure à celle qui est admise dans les boissons- mais aussi et surtout de la taurine -un acide aminé- et de la D-glucuronolactone.

Principe de précaution oblige, l’Agence française de Sécurité des Aliments (AFSSA) a souligné, dans deux avis –l’un du 5 mai 2003, l’autre du 30 janvier 2006- que les « données expérimentales toxicologiques ne permettent pas de se prononcer sur l’innocuité » du produit. « Elles apportent à contrario des éléments de suspicion de toxicité rénale pour la D-glucuronolactone, et d’effets neuro-comportementaux indésirables de la taurine. L’effet de la taurine sur la glande thyroïde mériterait aussi d’être approfondi ».

Dans un troisième avis en date du 9 novembre 2006, l’Agence ajoute que « certaines situations d’emploi de la boisson (activité sportive, prise concomitante d’alcool) sont associées d’une part à un risque cardio-vasculaire à l’exercice, et d’autre part à un risque de perception amoindrie des effets liés à l’alcool ». Autrement dit, la sensation d’ivresse serait en quelque sorte masquée. Ce qui peut être très dangereux lorsqu’il s’agit par exemple de prendre le volant…

Bref, autant d’informations à avoir à l’esprit avant de tenter de s’en procurer via des marchés parallèles, sur Internet par exemple. Ou avant de commander une « vodka-Red Bull » dans un bar branché, que ce soit à Barcelone ou ailleurs.

  • Source : Alcoholism : Clinical and Experimental Research, 24 septembre 2007, AFSSA

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