Les défibrillateurs bientôt dans la rue ?
07 janvier 2005
Un défibrillateur, c’est un appareil magique. Il permet en effet de relancer un coeur qui s’est arrêté de battre ! Et bien sûr plus il est utilisé précocement, plus les chances de survie sont élevées. D’où l’idée d’en disposer à portée du public…
Le Pr Pierre Carli est le chef du service chef de service du SAMU de Paris. Il est également Président du Conseil français de Réamination Cardiopulmonaire (CFRC). Depuis plusieurs années, il milite pour l’accès public aux défibrillateurs. Que ce soit dans la rue, dans les lieux publics comme les entreprises, les aéroports, les centres de congrès… Et enfin au domicile de patients qui ont des antécédents d’infarctus.
Le concept existe déjà depuis plusieurs années aux Etats-Unis, et dans quelques pays anglo-saxons. Mais en France les obstacles sont encore nombreux. A commencer par la loi. Car de ce côté de l’Atlantique – et de la Manche – pour utiliser un défibrillateur il est obligatoire d’avoir bénéficié d’une formation d’au moins 8 heures. Son usage est donc principalement réservé aux secouristes, pompiers, ambulanciers et autres professionnels de santé…
Chaque seconde compte…
” La durée de la formation pose donc problème ” explique Pierre Carli. ” Mais il est tout à fait envisageable de la diminuer comme l’ont montré quelques expériences pilotes “. Par exemple, celle conduite par la Croix Rouge française à Montbard (Côte d’Or) en novembre dernier. Près de 3 000 personnes ont été formées en 1 heure à l’usage du défibrillateur automatique.
Il cite également parmi les difficultés à surmonter pour combler le retard français, ” les coûts des appareils et surtout des formations “. Il regrette encore la ” faible connaissance du public sur ce sujet. Mais avec le temps et la réflexion nous y viendrons. Les pays anglo-saxons ont été plus rapides pour une raison principale : il n’existe pas de service public aussi sophistiqué qu’en France. Ce qui a contribué au développement de programmes privés. En France, on nous dit trop facilement que les pompiers sont là pour ça “. Les chiffres pourtant sont évocateurs : avec chaque minute de retard, les chances de succès d’une défibrillation diminuent de 10%…