Les déserts médicaux plus vastes et plus nombreux

24 novembre 2010

Seulement quatre gynécologues-obstétriciens en Haute-Loire, deux pneumologues dans le Cantal, aucun neurologue en Lozère… L’Atlas de la démographie médicale française 2010 met en évidence la progression des « déserts médicaux à la française ».

En France au 1er janvier 2010, la densité médicale (qui prend en compte les médecins en exercice) s’établit à 309 médecins pour 100 000 habitants. Comme l’expliquent les auteurs de l’Atlas, « la carte de la répartition de la densité confirme une France scindée en deux ». Avec d’un côté le Sud, l’Ile-de-France et l’Alsace où la densité est supérieure à 310 médecins pour 100 000 habitants. Et de l’autre… tout le reste du pays. Autrement dit 15 régions sur 20, où cette densité oscille entre 239 et 374 pour 100 000.

La Picardie reste celle où le nombre de médecins par rapport à la population est le plus faible : 239 médecins pour 100 000. Et cela « malgré les dispositifs mis en place pour lutter contre la démographie médicale désertifiante (sic !) », admet le Conseil national de l’Ordre des Médecins (CNOM). Avant de poursuivre : « le constat est tout aussi alarmant pour les régions Centre et Haute-Normandie ». Mieux vaut donc habiter l’Ile-de-France ou PACA, où la densité dépasse 370 pour 100 000.

Quelles solutions ?

Constat tout aussi préoccupant : dans neuf régions françaises, la densité médicale diminue. C’est notamment le cas en Auvergne, dans le Limousin, le Poitou-Charentes, le Centre, et la Haute-Normandie. Au niveau des départements, le Collectif Inter-associatif sur la santé (CISS) relève qu’il devient particulièrement difficile de trouver un médecin dans l’Eure, la Mayenne, l’Ain, la Meuse, la Haute-Loire, l’Indre, la Lozère et l’Orne. Dans toutes ces zones, la densité médicale est inférieure de 30% à la moyenne nationale !

Au-delà de ces constats, les représentants des associations de patients et ceux du CNOM s’accordent sur un point : les mesures de régulations proposées jusque-là se sont révélées inefficaces pour assurer une meilleure répartition des effectifs.

Le CNOM propose d’alléger les charges sociales des cabinets médicaux pour inciter davantage de jeunes médecins à s’installer. Quant au CISS, il plaide pour une « régulation de l’installation des médecins, à l’image de ce qui existe pour d’autres professionnels de santé ». Il fait notamment référence aux pharmaciens et propose en d’autres termes, que l’ouverture d’un cabinet médical soit conditionnée par un quota de population. Ce qu’il est convenu d’appeler un numerus clausus

Aller plus loin : L’Atlas de la démographie médicale française 2010 (PdF).

  • Source : L’Atlas de la démographie médicale française 2010, CNOM, 23 novembre 2010 – CISS, 17 novembre 2010

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