Les économies de santé passent aussi par le contenu de l’assiette

26 juillet 2018

Trop grasse, trop salée, trop sucrée… Parfois, notre alimentation impacte négativement notre santé. Pourtant, les études se multiplient et montrent qu’en adaptant le contenu de l’assiette, les avantages sont nombreux. En termes de soins et donc d’économies de santé !

Parlons chiffres. Les cancers en France, ce sont 365 500 nouveaux cas par an pour un coût de 13,2 milliards d’euros. Les maladies cardiovasculaires coûtent elles 28,7 milliards d’euros par an (180 000 décès). Le diabète coûte 12,5 milliards, et l’ostéoporose engendre 415 millions d’euros pour les coûts directs d’hospitalisation.

Et la nutrition n’est pas étrangère à l’affaire. En effet, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « la mauvaise alimentation et le manque d’activité physique interviennent dans la survenue de nombreuses maladies chroniques et invalidités. Ils sont responsables d’environ 2 décès sur 5 dans le monde, ainsi que de quelque 30% de la charge mondiale des maladies. »

En fait, différents mécanismes entrent en jeu. Pour l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), le contenu de notre assiette est d’une part trop salé : « les Français ingèrent 8,5 grammes de sel par jour, au lieu des 5 grammes recommandés par l’Organisation mondiale de la santé. Cet excès de sel est source d’hypertension artérielle pour 31 % des Français. » Une hypertension à l’origine de cardiopathies et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Il est d’autre part trop gras et trop sucré : « 49 % des Français adultes souffrent de surpoids, et 17 % des enfants ! Ce surpoids et son cortège de maladies (diabète, maladies cardiovasculaires…) coûterait à la société 4 milliards chaque année. »

Suivre les recommandations

Sans compter les coûts inhérents au cancer ou encore à l’ostéoporose. Pourtant, des économies réelles sont possibles en adaptant notre façon de manger et en respectant les recommandations nutritionnelles. Voici deux exemples parlants:

Vous connaissez tous la recommandation des « 5 portions de fruits et légumes par jour ». Eh bien plus on en mange, plus l’intérêt pour la santé est réel. Ainsi une récente étude britannique a montré que 10 portions quotidiennes permettraient d’éviter près de 80 millions de décès chaque année dans le monde. Les coûts de prise en charge (notamment pour cancer ou maladies cardiovasculaires) s’en trouveraient naturellement diminués.

Passons aux 3 produits laitiers (4 pour les enfants et les adolescents) qu’il convient de manger chaque jour. Plusieurs études ont déjà suggéré que le lait et les produits laitiers ont un effet bénéfique sur la corpulence. Eh bien un travail iranien montre qu’une consommation adaptée réduirait les coûts de santé (de l’ordre de 26 milliards de dollars en un an rien qu’aux Etats-Unis) en matière de santé cardiovasculaire et de diabète de type 2. Cela n’englobe donc pas les économies à réaliser en matière de fractures ostéoporotiques.

  • Source : OMS – INRA - Estimation and Prediction of Avoidable Health Care Costs of Cardiovascular Diseases and Type 2 Diabetes Through Adequate Dairy Food Consumption: A Systematic Review and Micro Simulation Modeling Study- Archives of Iranian medicine, mai 2018

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par: Emmanuel Ducreuzet

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