











Accueil » Santé Publique » Les industriels aussi veulent lutter contre l’obésité
L’obésité n’a plus qu’à bien se tenir. Car elle vient d’hériter d’un nouvel ennemi : l’Association nationale de l’industrie agroalimentaire (ANIA) ! Tout un arsenal de mesures va être déployé dans les mois à venir. Petit tour d’horizon.
Guide de lecture de l’étiquetage nutritionnel, Clarification des allégations santé, Commission de déontologie… Peut-être sous la pression de l’événement, les industriels s’activent sur le front de la lutte contre l’obésité. L’ANIA vient en effet d’éditer un guide pour faciliter la lecture des étiquettes. Assurément une bonne idée… même si dans un premier temps son exclusivité est accordée aux seuls magasins de l’enseigne Auchan.
Quant aux allégations santé de certains produits alimentaires, l’association entend les rendre plus claires et plus transparentes. Elle souhaite enfin mettre en place des mécanismes d’autodiscipline internes à la profession. Pour y parvenir, elle va rééditer le code de bonnes pratiques à l’usage des industriels, et créer une Commission de déontologie. Celle-ci pourra par exemple, demander le retrait d’une campagne publicitaire ou la modification d’un emballage jugé peu éthique. Contactée, l’ANIA nous a fait savoir qu’elle “travaille actuellement sur la composition et le rôle précis de la Commission. Elle devrait commencer à fonctionner d’ici la fin de l’année“.
Néanmoins dans son souci de bien faire, l’ANIA paraît sous-estimer l’américanisation croissante de nos modes alimentaires. “Notre pays est relativement protégé par la ‘culture alimentaire française'(…) nous sommes loin du modèle anglo-saxon“, affirme en effet l’association. Quid dans ce cas, des milliers de fast-foods qui squattent le paysage urbain ? Quid des distributeurs de sodas et autres confiseries industrielles qui fleurissent dans nos gares et nos hôpitaux ? Quid des rayons de supermarché offrant aux clients de quoi grignoter toute la journée ?
Si le bocage français offre effectivement aux consommateurs des produits frais d’une qualité nutritionnelle appréciable, il n’en reste pas moins que notre fameux modèle s’effrite. Lentement, mais sûrement. Il suffit pour s’en persuader de se pencher sur l’épidémiologie du surpoids, de l’obésité et du diabète.
Un enfant sur cinq et près d’un adulte sur deux sont frappés de surpoids ou d’obésité. Deux millions de Français souffrent de diabète. Sans compter les malades qui s’ignorent, lesquels seraient tout de même 1,5 millions !
Enfin l’ANIA estime que “l’industrie agroalimentaire française reste également un modèle dans le monde. Des crèmes dessert avec 20% de sucre en moins, des recettes allégées, des salades en sachet, des portions raisonnables pour éviter la surconsommation“. C’est en fait l’industrie agroalimentaire mondiale qui s’est lancée sur le marché du light et autres aliments allégés. Rien qu’aux Etats-Unis, 950 produits allégés en sucre ont été lancés en 2004, contre 36 en 2000 ! Un modèle, la France ? Plutôt un marché comme les autres, et qui participe à la mondialisation…
Source : ANIA, 15 octobre 2004
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