Les moineaux, victimes de la malbouffe
14 octobre 2015
©Phovoir
En Europe occidentale, le moineau domestique est, avec le pigeon, l’oiseau urbain par excellence. Or il semble que sa population soit en constant déclin. Pour expliquer ce phénomène, des chercheurs du CNRS/Université de la Rochelle mettent en avant la responsabilité humaine et plus particulièrement celle de notre nourriture, inadaptée au développement des oisillons.
Pour mener leurs travaux, les biologistes ont capturé 110 moineaux (68 adultes et 42 jeunes âgés de quelques semaines), sur deux sites urbains et deux sites ruraux de la région Poitou-Charentes. Les chercheurs ont réalisé des mesures morphologiques et physiologiques sur chaque animal. Ils ont par exemple évalué la taille de leur bec, de leurs pattes et de leurs ailes, leur masse corporelle et la quantité de graisse au niveau du cou.
Les oisillons mangent trop gras, trop sucré…
Résultat, comparés aux populations rurales, les volatiles urbains adultes étaient sensiblement plus petits de 5% à 10% et moins gros. Paradoxalement, les plus jeunes se sont révélés significativement plus gras que les ruraux. Pour le biologiste Frédéric Angelier, auteur de ce travail, « les moineaux urbains ont une nourriture trop grasse. En effet, pour une bonne croissance, les oisillons doivent surtout incorporer des protéines, via l’ingestion d’insectes. Or en ville, ils ont plus accès à des aliments gras issus des activités anthropiques ». En clair, ils incorporent une nourriture inadaptée, issue de l’activité humaine.
Cette nourriture pourrait donc contribuer au déclin des moineaux en ville. Elle ne nuit pas à la survie des oiseaux adultes, mais à celle de leurs petits. Cependant, ce facteur n’est « pas le seul responsable », prévient Frédéric Angelier. « D’autres paramètres, pourraient aussi jouer de façon conjuguée, comme les pollutions sonore ou atmosphérique ».