Les morts ne tuent pas, mais les vivants, oui!

24 septembre 2004

Catastrophes naturelles, cadavres, fosses communes… Haïti vit un engrenage immuable. La peur des épidémies ? Un mythe d’après les spécialistes, bien ancré dans les esprits! Or les dépouilles ne sont en aucun cas vecteur d’épidémies. Point.

Mirta Roses dirige la Pan American Health Organization (PAHO). Il s’agit du Bureau régional de l’OMS pour les Amériques. Elle est formelle, “même si la manipulation des dépouilles doit être réalisée par un personnel qualifié, les germes ne survivent pas longtemps dans un corps sans vie“. Inutile donc d’organiser en toute urgence des enterrements collectifs, ils ne servent strictement à rien !

Ces actes procèdent de décisions politiques. Ils sont donc symboliquement forts… mais totalement injustifiés sur le plan médical. Même en décomposition, les cadavres sont moins dangereux qu’un rescapé infecté par le choléra, la tuberculose ou la variole ! Pis, “les fosses communes provoquent des souffrances supplémentaires pour des populations déjà abattues psychologiquement par le désastre qu’elles viennent de subir” analyse le Dr Claude de Ville, ancien directeur du “Programme Catastrophe” de PAHO.

Conséquence, l’Organisation met à la disposition des pays une liste de recommandations. Les règles d’or sont connues : drainer les eaux infectées, informer les populations sur la conduite à tenir -ne pas boire ou se laver dans des eaux potentiellement dangereuses- et assurer aux familles un accès complet aux corps de leurs proches. “Le droit à l’identification est une étape essentielle pour surmonter la tragédie. Il ne faut donc jamais la négliger” conclut Claude de Ville.

  • Source : Pan American Health Organization, OMS, 23 septembre 2004 Photo: International Committe of the Red Cross

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