Les ondes des smartphones, dangereuses pour la santé ?
21 octobre 2019
AstroStar/shutterstock.com
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient de rendre son rapport d’expertise concernant les dangers éventuels du téléphone portable porté près du corps, dans une veste par exemple. Elle recommande la vigilance concernant les appareils mis sur le marché avant juin 2016.
« L’Agence recommande que des mesures soient prises afin que les utilisateurs ne soient plus exposés à des DAS dépassant 2W/kg ». Voilà la conclusion du rapport d’expertise de l’Anses concernant les ondes émises par les smartphones. L’Agence avait été saisie en octobre 2017 par la Direction générale de la santé et la Direction générale de la prévention des risques afin de savoir si l’exposition à ces ondes était « susceptible de provoquer des effets sanitaires ». Lorsqu’ils sont utilisés ou simplement portés dans une poche, par exemple.
Mais à quoi correspondent ces 2kg/W ? Et que mesurent les « DAS » ? Les « DAS », comme « débits d’absorption spécifique », permettent de mesurer « la partie de l’énergie transportée par les ondes électromagnétiques (…) absorbée par le corps humain », explique l’Agence nationale de fréquences (ANFR), qui gère l’ensemble des fréquences radioélectriques en France. Ils s’expriment en Watt par kilogramme : 2W/kg, c’est la valeur limite réglementaire du DAS en France, que le téléphone soit placé au niveau de la tête ou du tronc.
Des éléments de preuve limités
Problème : les téléphones produits et mis sur le marché européen jusqu’en juin 2016 sont susceptibles de dépasser cette valeur limite. En effet, jusqu’à cette date, la majorité des téléphones étaient conformes pour une utilisation à une distance de 15 mm entre l’appareil et le corps. Mais la réglementation a évolué, pour s’adapter à une utilisation plus réaliste des téléphones. Désormais, la distance au corps utilisée pour les mesures est de 5 mm. Et là, nombre de téléphones autrefois conformes sont devenus non conformes, les DAS dépassant les 2W/kg.
Une part importante de ces téléphones reste aujourd’hui utilisée. Si, au terme de son expertise, l’Anses dit avoir relevé « des effets biologiques sur l’activité cérébrale liés à des expositions supérieures à 2W/kg », elle dit aussi que ces « éléments de preuve sont limités ». En effet, rappelle l’Agence, « les données disponibles dans la littérature portent exclusivement sur des études expérimentales réalisées chez l’animal ou sur cultures cellulaires », et jamais sur l’humain.
Principe de précaution
Rappelant « l’incertitude qui subsiste sur les éventuels effets sanitaires à long terme en lien avec les ondes émises par les téléphones », l’Anses recommande donc que des mesures soient prises, telles que des mises à jour des logiciels ou des rappels de téléphones, afin que leurs utilisateurs ne soient plus exposés à des DAS dépassant les 2W/kg. Par précaution, elle invite ces mêmes utilisateurs « à se conformer aux modalités d’utilisation, notamment les distances d’éloignement mentionnées dans les notices des téléphones » par les fabricants.
A noter : le rapport complet de l’Anses est disponible ici