











“L’Académie (…) souhaite que seules soient adoptées des modifications législatives susceptibles de faciliter l’objectif de réduction de la consommation d’alcool (…) et non d’accroître la banalisation de cette consommation, quelle que soit la boisson alcoolique considérée.”
A l’unanimité moins une abstention, l’Académie nationale de Médecine s’est clairement positionnée contre toute modification allant dans le sens d’un assouplissement de la loi Evin. Elle souligne ainsi que malgré la baisse de consommation observée ces dernières décennies, l’alcool demeure un problème de santé publique. A quelques jours des vacances parlementaires, voici donc ces derniers pourvus d’un avertissement à méditer…
L’Académie leur rappelle que l’alcool est “source de dépendance, d’accidents, de nombreuses pathologies, de mortalité prématurée ainsi que de violences et désordres familiaux et sociaux.” Une prise de position qui n’apporte certes rien de nouveau mais… qui coupe l’herbe sous le pied des partisans d’un “aménagement” de la loi en vigueur. Aménagement qui de l’avis général, ne pourrait aller que dans le sens d’un assouplissement favorisant en particulier, le vin…
A propos de ce dernier, la position des académiciens est particulièrement vigoureuse. Rappelant que le vin “demeure la boisson alcoolique la plus consommée en France“, ils s’insurgent contre le courant tendant à le réhabiliter comme “aliment”. “Il est en effet exact que, lorsque sa consommation ne dépasse pas les limites établies par l’Organisation mondiale de la Santé, l’alcool qu’il contient représente une source énergétique, sans être toutefois indispensable à l’organisme. Cependant au-delà de ces limites, la consommation d’alcool entraîne fréquemment des désordres nutritionnels, l’apport calorique qu’il représente étant compensé par une réduction de l’apport d’aliments indispensables à l’organisme, notamment glucidiques et protidiques.”
Enfin la haute assemblée “s’inquiète de l’allégation selon laquelle certaines boissons alcooliques se caractériseraient par une valeur alimentaire particulière, sans que soient mis en exergue les dégâts sanitaires liés à la fréquente surconsommation de ces boissons.” Et elle rappelle que ces dangers menacent particulièrement les jeunes, les personnes en état de précarité et les femmes enceintes, les sujets sensibles pouvant subir des dégâts “même lorsque leur consommation ne dépasse pas les limites établies par l’OMS.” A bon entendeur…
Source : Académie nationale de Médecine, 24 juin 2004
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