Loi santé : les pharmaciens autorisés à prescrire certains médicaments
22 mars 2019
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Les pharmaciens auront le droit de prescrire des médicaments habituellement délivrés sur ordonnance, dans la prise en charge de pathologies bénignes. Cet amendement a été voté ce jeudi 21 mars à l’Assemblée nationale, dans le cadre de l’examen du projet de loi santé.
Ce jeudi 21 mars, les députés ont voté un amendement autorisant les pharmaciens à prescrire certains médicaments, habituellement délivrés sur ordonnance. Et ce dans la prise en charge de pathologies « aiguës du quotidien », exprime l’Ordre des pharmaciens, mais bénignes comme la conjonctivite, la cystite ou l’angine. Une proposition adoptée dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé.
Cette prescription se fera en coordination avec les médecins*. Et « sous réserve d’une formation ad hoc des pharmaciens (…) et d’un lien obligatoire réalisé auprès du médecin traitant », indique Thomas Mesnier (LERM), rapporteur de cet amendement**. A ce jour, la liste complète des médicaments et les dispositifs de formation ne sont pas connus.
Les pour et les contre
Mais le corps des pharmaciens salue d’ores et déjà cet élargissement de leurs compétences, associé à une amélioration de l’accès aux soins et à un moyen de pallier la problématique des déserts médicaux. Cette solution va « apporter une réponse (…), en cas d’impossibilité de consulter un médecin dans un délai raisonnable », déclare en effet Alain Delgutte, président d’une branche de l’Ordre des pharmaciens***.
En revanche, cet amendement ne fait pas l’unanimité auprès du corps médical. Le principal syndicat de médecins généralistes MG France dénonce le risque d’erreur de prescription faute d’un bilan complet. « Si les pharmaciens ont le monopole de la délivrance des médicaments, les médecins, dont les généralistes, ont le monopole du diagnostic médical qui doit précéder la prescription. » Le syndicat dénonce le fait « qu’au prétexte d’aider (les patients, (…) ceux-ci se voient prescrire des médicaments sans examen clinique, sans diagnostic et sans connaissance des éléments médicaux de leur dossier ».
*des équipes de soins primaires, de maisons de santé pluri-professionnelles, de centres de santé ou de communautés professionnelles territoriales de santé
**Auprès de la commission des Affaires sociales
***pharmaciens titulaires d’officine
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Source : Journal Officiel, le 21 mars 2019 – Syndicat MG France, le 14 mars 2019 – Ordre des pharmaciens, le 13 mars 2019
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Vincent Roche