Lutte anti-tabac : le Brésil exemplaire
07 novembre 2012
Interdiction de fumer dans les lieux publics, interdiction de la publicité, augmentation du prix des cigarettes… Les mesures antitabac lorsqu’elles sont mises en œuvre dans le cadre d’une politique intégrée, donnent de bons résultats. Ainsi dans les pays qui ont pris des dispositions législatives afin de protéger leurs citoyens contre l’exposition à la fumée, le tabagisme recule et la santé s’améliore. Dans les pays émergents aussi, ces décisions produisent des résultats encourageants. C’est le cas du Brésil, qui pour beaucoup de spécialistes montre la voie à suivre.
En 20 ans, la proportion des fumeurs dans la population brésilienne a été divisée par deux. « Les mesures drastiques (adoptées) contre le tabagisme ont largement contribué à ce résultat », estiment les auteurs américains et brésiliens d’un travail mené dans ce grand pays émergent d’Amérique du Sud. A l’aide d’un modèle de simulation, ils ont calculé que cette réduction de 46% du nombre de fumeurs entre 1989 et 2010, aurait été bien inférieure sans la politique antitabac menée par Brasilia.
Une hausse des taxes recommandée
En 1990 déjà, les autorités brésiliennes mettaient en place une taxe sur les cigarettes. Dans le même temps, elles limitaient aussi la publicité pour les produits du tabac et imposaient des messages de prévention sur les paquets. Six ans plus tard, le pays votait des lois interdisant de fumer dans les lieux publics.
Ces mesures ont produit les effets escomptés. Pour les auteurs, « cette politique a permis d’éviter 420 000 décès sur ces deux décennies ». Et si les lois en question restent en vigueur, près de 7 millions de décès imputables au tabagisme pourraient être évités d’ici à 2050. Enfin si les taxes étaient encore augmentées, « le taux de fumeurs pourrait (encore) baisser de 39% entre 2010 et 2050 ».
« Le Brésil constitue un extraordinaire exemple à suivre pour les pays émergents et en développement », soulignent les auteurs. Ils insistent toutefois sur la nécessité de renforcer encore les mesures déjà prises.
Malheureusement, seulement 5% de la population mondiale est protégée par une législation nationale sur l’interdiction de fumer, alors que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande aux pays concernés « d’augmenter considérablement les taxes sur le tabac ». Rappelons qu’à l’échelle mondiale, le tabagisme tue 4,9 millions de personnes par an. D’ici 2030, ce chiffre devrait atteindre… 8 millions.
Aller plus loin : Consultez la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.