Luxation congénitale de la hanche : des diagnostics tardifs
03 février 2015
Le dépistage de luxation congénitale de la hanche est recommandé dès la naissance. ©Phovoir
En France, la luxation congénitale de la hanche concerne 6 naissances sur 1 000. Si les facteurs de risque liés à cette pathologie sont bien connus (antécédents génétiques, sexe, position intra-utérine…), le corps médical est encore insuffisamment sensibilisé au dépistage. Pourtant, diagnostiquée dans les premiers mois de vie de l’enfant, cette malformation peut être prise en charge grâce à une rééducation orthopédique progressive. Une problématique abordée ce vendredi 30 janvier 2015, à l’occasion des 19es Rencontres de Pédiatrie Pratique (Paris).
En France, le diagnostic de luxation congénitale de la hanche survient parfois trop tardivement. Ainsi beaucoup de parents consultent-ils en s’apercevant que leur enfant boîte lorsqu’il fait ses premiers pas. En moyenne, les diagnostics sont posés à 12,7 mois.
Avec une prise en charge aussi tardive, la rééducation devient complexe et douloureuse pour les petits. Pour éviter cette situation, le diagnostic doit impérativement être posé avant que l’enfant ne commence à appréhender l’équilibre en posture debout :
- L’examen clinique, « primordial et obligatoire du nouveau-né doit être répété lors de chaque examen systématique du nouveau-né et du nourrisson jusqu’à l’acquisition de la marche », recommande la Haute autorité de santé (HAS). Effectuée par le pédiatre, cette manipulation permet de détecter une instabilité de la hanche, c’est-à-dire une mobilité anormale entre le bassin et le fémur ;
- L’échographie et la radiographie. En cas d’anomalies observées au cours de la manipulation, le dépistage est complété par deux autres techniques. Une échographie est indiquée en cas de signes cliniques suspects, ou avant l’âge d’un mois si des facteurs de risques sont repérés. La radiographie ne peut être pratiquée avant les 3 mois de l’enfant, mais peut se justifier dès le 4e mois si aucune échographie n’a été réalisée jusqu’alors.
La Bretagne, la Creuse et le Nord-Pas-de-Calais sont les départements où l’incidence de cette malformation est la plus élevée. Pour améliorer le système de prévention, les autorités recommandent à l’échelle nationale une meilleure intégration des médecins généralistes dans le dépistage. Les spécialistes de la petite enfance – médicaux et paramédicaux – doivent, quant à eux, être tous davantage formés au diagnostic.
Les signes particuliers ?
Chez le petit, cette malformation se traduit par une asymétrie du bassin. La tête du fémur est délogée de la cavité de la hanche, droite ou gauche. L’articulation entre la jambe et le bassin est altérée. Ainsi, lorsque l’enfant est allongé sur le dos et n’est pas en mouvement, l’une de ses hanches ne touche pas la surface. Et lorsque ses genoux sont regroupés, ses pieds posés au sol, ses rotules ne sont pas au même niveau. Une asymétrie des plis inguinaux (la zone de jonction entre la partie basse de l’abdomen et le haut de la cuisse) et des plis fessiers est aussi un signe caractéristique.
Les principaux facteurs de risque d’une luxation congénitale de la hanche sont connus : des antécédents familiaux, la plus grande sensibilité des filles, les risques liés aux mauvaises postures intra-utérines dont la position en siège à l’accouchement ainsi que des malformations orthopédiques.
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Source : 19es Rencontres de Pédiatrie Pratique, le vendredi 30 janvier 2015 (Paris)
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon et Vincent Roche