Maladie de Verneuil : un quotidien bouleversé
03 juin 2016
©Phovoir
Affection encore peu connue, la maladie de Verneuil s’avère particulièrement invalidante dans ses formes modérées à sévères. Symptômes, impacts, prise en charge. A l’occasion de la Journée mondiale le 6 juin, les explications du Pr Thierry Passeron, dermatologue au CHU de Nice.
La maladie de Verneuil est une affection inflammatoire chronique. « Elle se manifeste par des lésions cutanées qui peuvent prendre la forme de nodules douloureux, d’abcès, de fistules ou encore de cicatrices », indique le Pr Thierry Passeron. « Le problème vient du fait que ces lésions sont situées dans les grands plis, sous les aisselles, l’aine, mais aussi dans la région péri-anale, ou sous-mammaire ».
De nombreux patients font eux-mêmes leur propre diagnostic. Plus d’un tiers en réalité ! Et au total 3 sur 4 sont diagnostiqués 8 ans après l’apparition des premiers symptômes. « Or il est impératif qu’ils puissent consulter un dermatologue ».
En raison de leur localisation, du caractère chronique et imprévisible des poussées, les lésions de la maladie de Verneuil peuvent avoir un impact majeur sur la vie des patients. Le Pr Thierry Passeron estime pour sa part « que cette affection figure parmi les problèmes cutanés qui a le retentissement le plus important sur la qualité de vie. Ces lésions dans les formes modérées à sévères s’avèrent très douloureuses et sont régulièrement à l’origine d’arrêt de travail », précise le Pr Passeron.
Quelle prise en charge ?
Ainsi 53% des patients reconnaissent que leur maladie a une incidence sur leurs relations sociales, jusque dans leur intimité amoureuse et sexuelle. Plus de 6 sur 10 mentionnent des arrêts de travail. « Dans les cas les plus graves, la maladie de Verneuil s’avère réellement insupportable ».
Autre constat, le corps médical ne connaît pas encore très bien la maladie. Pourtant des solutions sont à la disposition des médecins. « La prise en charge doit être globale et repose aussi bien sur des traitements chirurgicaux, médicamenteux que sur une approche psychologique ». Pour davantage d’informations, vous pouvez consulter le site www.maladiedeverneuil.fr.
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Source : Interview du Pr Thierry Passeron, 24 mai 2016
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon