











Accueil » Santé Publique » Droits / Devoirs du patient » Maladies professionnelles : sensibiliser les victimes et… les médecins
Chaque année en France, seulement 7% des cancers professionnels seraient déclarés. Deux raisons majeures expliqueraient ce chiffre ridiculement faible : la sous déclaration des maladies par les victimes, et une sensibilisation insuffisante des médecins.
Ellen Imbernon, du Département Santé Travail de l’Institut de Veille sanitaire (InVS), a tenté d’estimer la proportion réelle de certains cancers d’origine professionnelle en France. Plus particulièrement les cancers du poumon, de la vessie, des corps caverneux du nez, et de la plèvre.
Elle a ainsi constaté un important décalage entre le nombre des cancers professionnels en quelque sorte « attendus » dans la population et celui qui est réellement déclaré. Elle montre ainsi que l’incidence des cancers du poumon d’origine professionnelle – toutes causes confondues – devrait normalement être comprise entre 2 713 et 6 051 nouveaux cas par an. Or en 1999, 458 malades seulement ont obtenu réparation au titre des maladies professionnelles ! La précision – importante – qui fait défaut, c’est de savoir combien de demandes de reconnaissance ont réellement été adressées aux organismes concernés…
Quant aux cancers de la vessie, entre 625 et 1 100 cas d’origine professionnelle surviendraient chaque année. Et 7 d’entre eux, soit moins de 1%, ont été indemnisés en 1999 ! Avec un cas sur deux indemnisé, les cancers naso-sinusiens et les mésothéliomes de la plèvre semblent un peu mieux pris en compte.
Pour l’auteur cette meilleure reconnaissance tiendrait à la relative rareté de ces maladies, chacune d’entre elles étant due à une seule nuisance : les poussières de bois pour les cancers du nez, l’amiante pour les mésothéliomes. En revanche, « plus un cancer est fréquent et d’origine plurifactorielle, moins il arrive que l’origine professionnelle soit prise en compte ».
Peu de travaux sont disponibles pour expliquer ces décalages entre le nombre de malades attendues et celui des cas reconnus. L’auteur cite toutefois le manque d’information du patient – qui rappelons-le doit lui-même effectuer sa déclaration – mais aussi la « méconnaissance des médecins traitants, des étiologies professionnelles et des procédures de déclarations. » Vous souhaitez un conseil ? La Fédération nationale des Accidentés du Travail et des Handicapés (FNATH), peut vous aider. Contactez-la au 04 77 49 42 42 ou consultez l’adresse www.fnath.org.
Source : INVS, juin 2003
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