Maladies transmises par les moustiques : une menace qui varierait selon l’heure de la piqûre

21 août 2024

Un travail de l'Université McGill de Montréal révèle que la gravité de l'infection par le parasite du paludisme pourrait varier significativement selon le moment de la journée où la piqûre de moustique survient. Une découverte qui aurait des implications considérables dans la lutte contre d'autres maladies parasitaires.

Le paludisme est une maladie transmise par les moustiques qui touche des centaines de millions de personnes dans le monde et fait plus d’un demi-million de victimes chaque année, en majorité des enfants. Si la prévention passe par la lutte contre les piqûres de moustiques (moustiquaires, vêtements longs, répulsifs anti-moustiques, etc.) et la prise – sur prescription médicale – de médicaments antipaludéens, un travail canadien offre un nouvel angle d’attaque.

Le rythme circadien en jeu

Des chercheurs de l’Université McGill ont en effet observé que des souris infectées pendant la nuit présentaient des symptômes moins sévères et une prolifération parasitaire plus limitée que celles infectées pendant la journée.

Au cœur de cette découverte se trouvent les rythmes circadiens, ces cycles biologiques d’environ 24 heures qui régissent de nombreuses fonctions physiologiques chez presque tous les organismes vivants.

« Les différences constatées dans la réaction à l’infection de l’hôte en fonction du moment de la journée laissent penser que les rythmes circadiens influencent la progression de la maladie » précise Nicolas Cermakian, directeur du Laboratoire de chronobiologie moléculaire et principal auteur de ce travail.

Cette avancée scientifique pourrait avoir des implications considérables dans la lutte contre le paludisme et d’autres maladies parasitaires. Des travaux antérieurs de la même équipe ont ainsi montré que la leishmaniose, une autre maladie parasitaire grave, était également influencée par les horloges biologiques de l’hôte.

Pour les auteurs, « ces résultats pourraient conduire à de nouvelles stratégies de prévention et de traitement, tenant compte des rythmes circadiens tant des parasites que de leurs hôtes humains. »

  • Source : Université McGill

  • Ecrit par : Vincent Roche

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