Maternité : pour un meilleur suivi après le retour à domicile
06 décembre 2001
Une hospitalisation trop coûteuse, des lits en nombre insuffisant, des professionnels de plus en plus rares et bien sûr… les 35 heures imposent, quasiment, une sortie toujours plus précoce de maternité…
Dans de nombreux pays de l’Union européenne, le phénomène est relativement bien géré. En France toutefois, son ampleur est telle – notamment à cause des 35 heures – qu’il demande quelques aménagements.
En diminuant la période d’observation du nourrisson, le raccourcissement du séjour hospitalier peut compromettre la santé de l’enfant. La surveillance devient insuffisante, certaines maladies graves – phénylcétonurie, hypothyroïdie, mucoviscidose – ne sont plus dépistées… et certains diagnostics de malformations néonatales sont retardés.
Autre problème et non des moindres : les équipes soignantes ne peuvent plus assurer leur rôle d’éducateur auprès des jeunes mères. Education pour la santé, formation aux soins et à l’alimentation du nouveau-né en pâtissent. Avec des conséquences néfastes, notamment sur la mise en place de l’allaitement maternel.
Dans ce domaine où la France est à la traîne par rapport à ses voisins européens – 5% seulement des enfants sont encore au sein à 4 mois, contre 80% en Norvège et 70% au Royaume-Uni -, ces mauvaises conditions d’apprentissage allongent la liste déjà connue des obstacles à l’allaitement : brièveté du congé postnatal, indifférence médicale et persistance de lourdeurs socioculturelles.
Pourtant, des solutions existent. Elles passent d’abord par l’implication des professionnels – médecins, sages-femmes, puéricultrices – dans le cadre de structures adaptées de Protection maternelle et infantile (PMI). Mais il faudrait d’abord et surtout développer un soutien à domicile performant.