Ménopause et ostéoporose, ne mélangeons pas tout…

25 avril 2001

Qu’ils soient absorbés à l’état naturel ou sous forme de préparations industrielles, les dérivés du soja ne permettent pas de prévenir l’ostéoporose. Le Groupe de recherche et d’information sur l’ostéoporose (GRIO) rassemble certains des principaux spécialistes français de cette maladie particulièrement fréquente chez la femme ménopausée. S’il a tenu à publier cette précision c’est parce qu’elle s’imposait.

Depuis quelques mois en effet, des « études » plus ou moins sérieuses ont été publiées pour accréditer l’efficacité de compléments alimentaires à base d’isoflavones ou d’ipriflavones. Les seconds n’étant en fait que les dérivés, procédant d’une synthèse en laboratoire, des premiers.

L’utilisation de ces compléments alimentaires peut-elle être recommandée à la femme ménopausée ? Peut-être mais… pas n’importe comment. Une étude publiée à la fin du mois de mars dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) souligne ainsi que « l’effet des ipriflavones sur la résorption osseuse au bout de trois ans n’est pas différent de celui d’un placebo. »

Quant aux membres du GRIO, ils rappellent que « la principale indication de l’utilisation de phytoestrogènes concerne la correction des troubles de la ménopause. Mais il peut y avoir un amalgame qui fait penser que traiter la ménopause c’est aussi et obligatoirement prévenir l’ostéoporose. » Cet amalgame est évidemment faux.

Il y a bien au contraire consensus pour admettre que le recours au traitement hormonal substitutif de la ménopause dans le seul but de prévenir l’ostéoporose est discutable en termes de rapport bénéfice-risque. C’est encore plus vrai pour les compléments alimentaires… Alors si vous souhaitez prendre du soja pour diminuer les bouffées de chaleur, pourquoi pas. Mais n’allez pas croire que cela protégera votre squelette !

  • Source : JAMA, 21 mars 2001 et GRIO, avril 2001

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