Ménopause : préserver la féminité

Les femmes aussi produisent des androgènes, comme les hommes. Mais en quantités 10 fois moindres que ces derniers… Voilà pourquoi elles ont des poils pubiens, mais pas de barbe et seulement un léger duvet à la place de la moustache…

Car il existe un subtil équilibre entre toutes les hormones. Or à la ménopause, lorsque les ovaires arrêtent de secréter les hormones féminines – estrogène et progestérone – l’hormone masculine – ou androgène – qu’est la testostérone continue d’être produite par les corticosurrénales. Ainsi peut-on voir apparaître, chez certaines femmes, ce que les spécialistes appellent une « hyper androgénie relative par privation oestrogénique ».
Cela signifie que l’effet androgène de la testostérone devient sensible non parce qu’elle est sécrétée en plus grandes quantités que par le passé, mais parce que sa production – inchangée – n’est plus contrebalancée par la présence d’estrogène et de progestérone naturels auparavant produits par les ovaires… Voilà pourquoi la ménopause s’accompagne parfois de l’apparition de caractères masculins tels que des poils, de l’acné, la chute des cheveux, voire des modifications de la voix ou de la répartition des graisses sur le corps. Bref et pour forcer le trait, de la barbe et de la bedaine !
C’est un phénomène banal, mais il peut prendre des proportions gênantes au quotidien. Heureusement, ces inconvénients peuvent se corriger. D’une part, en prenant un traitement hormonal substitutif (THS) qui rétablit la balance en faveur des hormones féminines. D’autre part, en utilisant des THS qui, comme progestatif, utilisent des molécules dotées d’un effet anti-androgénique.
Si les THS comportent un progestatif, c’est à l’origine pour compenser l’augmentation du risque de cancer de l’utérus liée à la prise d’un estrogène. Si en plus il est ainsi possible de lutter contre les risques de virilisation associés à la ménopause et de préserver la féminité…

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  Source : Encyclopedia Universalis – 2002, Le Concours Médical 12/02/03 Tome 125-05 P 299, Le Quotidien du Médecin, N°7267 05/02/03