Ménopause : tout nouveau mais pas tout beau, le patch…

19 février 2003

Les auteurs de la Revue Prescrire se demandent « ce qui a bien pu conduire l’Agence française des Produits de Santé à accepter la mise sur le marché de Femseptcombi », nouveau patch combiné pour le traitement de la ménopause.

Il faut dire aussi que cette « innovation » tombe mal… En plein débat suscité par la publication aux Etats-Unis de l’étude sur la Women’s Health Initiative (WHI), selon qui certains traitements hormonaux substitutifs augmentent les risques cardio-vasculaires et de cancers chez des patientes particulières. Et alors même que l’agence responsable des produits de santé et donc des médicaments, l’AFSSaPS, diffuse de nouvelles recommandations pour dissuader le recours systématique à ces traitements.

A condition qu’il réponde à des symptômes cliniques gênants chez une femme sans risque cardio-vasculaire ou gynécologique ajouté, à condition aussi d’être basé sur une association oestroprogestative aux effets bien évalués, le THS est considéré comme recommandable. En revanche dans le cas d’espèce, Prescrire considère que le nouveau timbre ne répond pas à ces critères. L’évaluation des effets secondaires aurait été « insuffisante ». La revue souligne ainsi « qu’il ne suffit pas de montrer que les symptômes de la ménopause sont diminués (…) pour qualifier ce médicament de traitement acceptable. Il faut aussi qu’il soit prouvé que la protection (…) est réelle, et non pas seulement plausible. Or rien n’est clairement établi à ce niveau. »

D’après la revue le patch en question « n’offre pas de garantie de sécurité au long cours… et il n’y a de surcroît aucune raison d’exposer les femmes à un risque inconnu. » Ce n’est pas une condamnation du THS. Juste un rappel à un choix raisonné lorsque le traitement est jugé nécessaire. C’est à chaque femme de parvenir à une conclusion, après un dialogue avec son médecin et une étude individuelle du rapport bénéfice-risque d’un tel traitement. Et en tout état de cause, le choix du traitement reposera sur les impératifs cliniques propres à la patiente, et non sur telle ou elle tendance…

  • Source : Prescrire, tome 22 n°234

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