Méthadone: l’Administration rate le coche… du dialogue

Uniquement parce qu’il est mal organisé, voilà un changement qui risque de provoquer bien des « accrochages » dans les pharmacies en France. Les règles de prescription de la méthadone – un médicament prescrit aux toxicomanes comme substitut aux stupéfiants durs – viennent d’être assouplies par l’Administration. Les médecins peuvent désormais prescrire ce produit pour une durée de 14 jours, et non 7 comme auparavant. Le gain est clair: l’économie d’une consultation à 17,53 € 28 francs Suisses chaque semaine! Le problème vient du fait que les pharmaciens français, eux, ne sont toujours pas autorisés à dispenser le médicament pour une durée supérieure à 7 jours! Par voie de conséquence, les toxicomanes se présentent avec une ordonnance prescrivant de la méthadone pour 14 jours et se voient délivrer la quantité nécessaire pour sept. Ils le vivent mal!

Christian Blaesi, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, section officines, dénonce les dangers de cette décision. Pour lui, une ordonnance prescrite dans ces conditions « sera fatalement source d’altercations avec des utilisateurs qui, dans leur majorité, ne lisent pas assidûment le Journal Officiel. » Il craint les incidents qui pourraient en résulter, dans un contexte alourdi. « Les accidents tragiques que nous venons de connaître – avec l’assassinat d’un médecin et plusieurs agressions contre des professionnels de santé, ndlr – font suffisamment état de la montée de la violence pour qu’il ne soit pas nécessaire d’accroître les difficultés. »

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  Source : Journal of developmental and behavioural Paediatrics, Avril 2000