Mieux vaut-il vivre avec des regrets ou des remords ?
06 mars 2024
« Le regret est un état d’âme. Le remords est un cas de conscience », a écrit le romancier Yasmina Khadra. Partant de ce constat, est-il préférable de vivre avec l’un ou avec l’autre ? D’ailleurs, cette question doit-elle vraiment être tranchée ? Tentative de réponse…
Remords comme regrets sont susceptibles de s’immiscer à n’importe quel moment de notre vie. Or, « ces émotions peuvent avoir des répercussions négatives au niveau physique (migraine, troubles du sommeil) et au niveau psychique (dépression, mésestime de soi) », explique Virginie Thunus, psychologue à Bruxelles (Belgique).
La différence entre les deux ? « Le remords est lié à un agissement qu’on considère comme mauvais et/ou contre autrui », précise-t-elle. Tandis que le regret « est plus lié à un non-agissement ou à quelque chose qui n’a pas été dit ». Le point commun ? Il peut en ressortir ce qu’elle appelle une « culpabilité stérile », étant donné qu’« on ne peut remonter dans le temps et effacer ou recommencer ce qui a été commis ».
Réparer !
En revanche, si la réparation reste potentiellement possible, « faites-la », prône la psychologue. Mais si cette action vous apparaît trop difficile à réaliser, « demandez-vous pourquoi ? Etait-ce vraiment une mauvaise action à l’époque ? Est-ce que je la regrette réellement ? etc. »
A ses yeux, le chemin de la réparation passe donc aussi par le fait de s’interroger sur l’action ou l’évènement qui cause regret ou remords. « Que puis-je en retirer ? », demande-t-elle. « Il s’agit de voir son utilité » et donc de l’analyser sous un aspect plus positif. « Me permet-il de voir d’autres options, ignorées jusque-là ? De m’améliorer ? En effet, un remord ou un regret permet d’évaluer un comportement passé et de rectifier le tir si nécessaire ».
Quant à la question de déterminer s’il est préférable de vivre avec des remords ou des regrets, aucune réponse n’est plus légitime que l’autre… Elle propose toutefois d’adopter une posture qui permet de s’affranchir des uns, comme des autres. Et ce, à partir d’un mantra : « Tout est juste ! Pour moi faire ou ne pas faire est de toute manière juste », lance la psychologue.