Nash, facteur de risque de Covid-19 sévère

17 mars 2021

A l’occasion du 14e Congrès annuel international sur les maladies du foie, qui s’est tenu du 8 au 10 mars, les spécialistes ont souhaité mettre l’accent sur les effets de la pandémie de Covid-19 sur les patients atteints de Nash, la maladie du foie gras.

Les patients souffrant d’une maladie du foie présentent un risque accru de forme grave de la Covid-19. Ce risque est particulièrement élevé pour ceux atteints d’une Nash et ceux au stade de cirrhose. « Une étude internationale à grande échelle a ainsi évalué le risque de mortalité à 32% pour les patients au stade de cirrhose, contre 8% pour les patients atteints d’une maladie chronique du foie sans cirrhose », précisent les représentants du Congrès dans un communiqué.

Mais pas seulement puisque « le SARS-Cov-2 représente également un risque spécifique pour les personnes atteintes d’une simple stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) », précisent-ils. Celle-ci étant le stade antérieur à la Nash. Ces malades ont ainsi un risque plus élevé d’évoluer vers une Covid sévère et, en raison de cette infection au SARS-CoV-2, de déclencher une Nash.

C’est pourquoi, tous « ces patients doivent être considérés comme à risque élevé pour la Covid-19, et donc prioritaires pour la vaccination et la prise en charge en cas d’infection », estiment les experts.

Dépistage, prévention et traitements à la peine

Le virus n’est pas le seul à exposer les malades du foie à un danger. La pandémie elle-même a des effets délétères sur la prise en charge de ces maladies. En effet, « dans de nombreux pays, les actions de dépistage et de prévention ont été freinées, voire mises en sommeil », notent les représentants du Congrès. Or, non dépistée et prise en charge, « la Nash peut progresser vers des complications plus graves telles que la fibrose avancée, la cirrhose, l’insuffisance hépatique ou le cancer du foie, engendrées par l’inflammation et la dégradation des cellules hépatiques », rappelle The Nash Education Program.

De plus, « l’indispensable suivi des personnes au stade de cirrhose a lui aussi été affecté par la Covid-19, au risque de retarder certains diagnostics de cancer ou d’autres complications ». Résultat, « dans les années à venir, ce relâchement risque fort de se traduire par une augmentation du nombre de cancers du foie ».

A noter : La Nash, ou maladie du foie gras, est probablement responsable, directement ou indirectement, de 35 000 décès annuels, rien qu’aux USA.

  • Source : 14ème Paris Hepatology Conference (PHC), Congrès annuel international sur les maladies du foie, du 8 au 10 mars 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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