Une nouvelle voie contre l’hypertrophie cardiaque
17 décembre 2014
Le myocarde est le tissu musculaire du cœur. C’est un muscle épais et creux se contractant de manière rythmique et composé de cellules musculaires cardiaques spécialisées, les cardiomyocytes. © Inserm, JL Samuel
Carabine, voilà un nom bien trouvé pour ce qui pourrait devenir une arme contre l’hypertrophie et l’insuffisance cardiaque. Cette protéine semble en effet protéger efficacement contre les causes majeures de mortalité cardiovasculaire.
Frank Lezoualc’h et son équipe INSERM (Unité1048) de l’Université Paul Sabatier à Toulouse, s’intéressent à cette protéine depuis la publication, il y a quelques années, d’un article signalant sa présence en grande quantité dans le myocarde.
Ils ont ainsi analysé le comportement de la carabine chez la souris, en situation normale puis avec un niveau de stress cardiaque important. Ils ont ainsi pu observer que si la protéine est normalement présente dans le cœur, elle est rapidement dégradée en cas de stress cardiaque. Or il est par ailleurs apparu qu’elle joue un rôle majeur dans la prévention du remodelage cardiaque. Les souris déficientes en carabine sont en effet hypersensibles à ce stress et développent rapidement des anomalies cardiaques. Lesquelles sont à l’origine d’une hypertrophie et/ou une insuffisance cardiaque.
Ensuite, ils ont rétabli l’expression de carabine chez les souris déficientes. Pour cela, ils ont utilisé une thérapie génique, consistant en l’injection d’un vecteur viral dans lequel le gène codant pour la protéine avait été inséré. Chez les rongeurs traités, le cœur résiste au stress cardiaque. « L’effet in vivo est spectaculaire, la ré-expression de carabine rétablit totalement la fonction cardiaque », se réjouit Frank Lezoualc’h. L’équipe a d’ailleurs déposé un brevet protégeant ses travaux. Prochaine étape, tester cette approche clinique sur d’autres modèles animaux.