OMS: le temps des réformes

28 janvier 1999

Les grandes manœuvres ont commencé à l’Organisation Mondiale de la Santé, qui annonce la refonte de son budget et de ses publications. Augmentation des crédits pour l’Afrique et l’Europe orientale, accroissement des ressources réservés aux programmes de terrain au détriment du siège de Genève et des bureaux régionaux. Ce progrès est possible grâce à l’augmentation de 19% des donations par des organisations publiques ou privées, le budget régulier financé par les Etats-Membres restant inchangé depuis plus de 10 ans. Trois groupes d’activités vont bénéficier de crédits accrus: la lutte contre les maladies transmissibles et non-transmissibles, ainsi que l’analyse et le recueil des bases factuelles aux politiques de santé.

Inversement, l’annonce du prochain lancement d’un Journal international de Santé publique est ressentie comme une forme de régression. Proposée parce que, «en matière de santé on ne peut se permettre d’ignorer ce que fait son voisin », cette publication mensuelle ne sera en effet diffusée qu’en langue anglaise… Certes, une «sélection des meilleurs articles paraîtra deux fois par an en Chinois, en Espagnol et en Français » mais la plus grande partie de la Communauté scientifique internationale sera privée de tout le reste de ce matériel et par conséquent… ignorera ce que font ses voisins. Cette décision qui consacre une forme d’hégémonie linguistique et culturelle fait abstraction du fait que dans nombre de pays développés ou non, en Europe en Amérique et en Asie, le Français par ailleurs langue fondatrice des Nations-Unies demeure la langue véhiculaire principale…

  • Source : Impact Médecin hebdo, n°450, 30 avril 1999

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