Our Body, ou l’envers de notre corps
11 mars 2009
Fascinante et réellement éducative ! L’exposition Our Body ne laisse pas indifférent. Jusqu’au 10 mai 2009 à l’Espace 12 Madeleine, elle ira ensuite au Parc Floral de Paris du 23 mai au 23 août.
De véritables êtres humains y sont dévoilés à corps ouvert. Os, muscles, organes, viscères et vaisseaux sanguins y apparaissent avec la plus criante vérité grâce à un procédé de conservation révolutionnaire : l’imprégnation polymérique.
Cette technique -appelée aussi plastination– permet un niveau de détail impossible à obtenir avec les méthodes de conservation traditionnelle, par le formol par exemple. Dans le cas présent l’eau des tissus est remplacée par des polymères, ce qui leur confère un aspect sec, presqu’irréel. Mais la technique est exigeante : certains corps ont nécessité 4 000 heures de travail !
Le résultat est édifiant. Le corps humain nous apparaît dans toute sa perfection et toute sa complexité. L’on y découvre clairement l’emplacement des muscles, les différentes relations entre les organes, leurs tailles respectives : celle du cœur par rapport à celle du foie. Et les reins, si minuscules…
L’incroyable « pagaille organisée » du réseau sanguin est toute aussi stupéfiante. Les milliers de petits vaisseaux chargés d’irriguer nos muscles et nos organes y apparaissent ! En les voyant ainsi exposés, il devient évident que mis bout à bout, ils formeraient une ligne de 100 000 km ! A les observer, on comprend aussi le pourquoi de certaines appellations. Comme celle des capillaires, ces vaisseaux sanguins littéralement aussi fins que des cheveux. Dans un autre registre, l’arbre bronchique qui ressemble à un vieux chêne en hiver, porte aussi bien son nom…
D’où viennent les corps ?
Le novice parcourt cette exposition avec l’excitante sensation d’accéder à l’interdit, un peu comme s’il poussait la porte d’un amphithéâtre de médecine légale. Ces corps il faut le souligner, n’ont rien de rebutant. Les enfants -ils étaient présents en grand nombre ce mercredi- n’ont pas l’air effrayé. Comme cette petite fille –de 5 ans tout au plus – qui interroge sa maman sur « ces drôles de barres de fer » présentes sur l’un d’entre eux…
Il faut dire qu’il porte les séquelles d’une vie maintes fois rafistolée : une prothèse à la hanche, une au genou et une plaque fémorale. Un peu plus loin, place à un corps tout bonnement découpé en tranches d’un centimètre d’épaisseur ! De la tête aux pieds. L’ambiance est surréaliste, au point qu’il est quasiment impossible d’imaginer que tous ces corps aient vécu.
C’est peut-être là finalement, ce qui dérange le plus … D’où viennent ces corps ? « Il s’agit de citoyens chinois qui ont fait don de leur corps à la science », nous a expliqué le Dr Hervé Laurent, conseiller médical et commissaire scientifique de l’Exposition. Il prend soin d’ailleurs, de souligner « que ces personnes ont signé un certificat de consentement éclairé. Elles étaient notamment favorables à ce que leur corps soit utilisé à des fins pédagogiques. Mais le don étant anonyme, il est impossible d’en savoir davantage sur leur origine ». Ou sur la réalité de leur consentement individuel… Vous êtes intéressé(e) par une visite ? Pour tout renseignement, rendez-vous sur le site : www.ourbodyacorpsouvert.com/.