Paludisme : alliance entre l’OMS et le suisse Novartis

28 mai 2001

Mercredi dernier à Genève, le géant pharmaceutique et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont signé un accord consacrant leur association contre le paludisme.
Chaque année, cette maladie tue plus d’un million de personnes par an. Novartis s’engage ainsi à fournir à l’OMS son nouveau traitement, produit en Chine sous le nom de Coartem, et cela au prix coûtant.

Moyennant 0,1 dollar le comprimé, le traitement complet pour les adultes n’excèdera pas 2,50 dollars, moins encore pour les enfants. Le Coartem a été développé en collaboration avec des chercheurs chinois à l’institut de microbiologie et d’épidémiologie de Pékin. L’association de l’artemether, dérivé d’une plante chinoise, et d’un produit synthétique, la lumefantrine, permet d’obtenir des taux de guérison remarquables, supérieurs à 95%. Et cela même dans des régions où la résistance aux médicaments anti-paludisme était connue pour être des plus élevées.

L’accord conclu entre le président de Novartis Daniel Vasella et le Directeur général de l’OMS Gro Harlem Brundtland, s’inscrit dans le cadre d’un partenariat existant. Cette collaboration internationale entre secteurs public et privé est connue sous le nom de « Faire reculer le paludisme » ou Roll Back Malaria. Elle prévoit qu’un groupe d’experts distribuera le médicament par le biais des gouvernements des pays demandeurs et des ONG. Cette collaboration s’étendra aussi à la recherche sur l’amélioration des protocoles thérapeutiques en Afrique.

Maladie guérissable, le paludisme est une des causes majeures de la pauvreté. Toutes les 30 secondes, il tue un enfant dans le monde et se trouve à l’origine d’au moins 20% de la mortalité parmi les moins de cinq ans. Il absorbe 40% des dépenses de santé publique en Afrique noire et, dans les pays touchés, ses victimes occupent trois lits d’hôpitaux sur dix. A tel point qu’en Afrique il tue davantage de jeunes enfants que le SIDA !

  • Source : OMS, 24 mai 2001

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