Paludisme en Afrique : premier bilan positif après 10 ans de lutte coordonnée
20 avril 2010
« Dix ans pour faire reculer le Paludisme ». A moins de 300 jours de l’échéance, quel bilan peut-on tirer de cet ambitieux programme, lancé en 2001 par le Secrétaire général des Nations Unies ? Un bilan somme toute, positif. Selon le dernier rapport concernant l’Afrique en effet, la situation paraît s’améliorer.
L’Afrique certes, reste le continent le plus touché par le paludisme avec 90% des décès dus à la maladie. Les auteurs de ce rapport tout juste rendu public, affichent donc un optimisme prudent. Augmentation des financements externes (plus de 1,8 milliard de dollars en 2009), multiplication par 5 de la production de moustiquaires et multiplication par 30 en neuf ans, de la distribution de traitements combinés à base d’Artémisinine (Artemisinin Combination Therapies ou ACT, n.d.l.r.)… Ces chiffres éloquents prouvent, si besoin était, qu’un investissement et une implication politique au niveau mondial sauvent des vies. Evolution particulièrement encourageante, de nombreux pays africains s’engagent pour une meilleure accessibilité des interventions d’ici à la fin de l’année. Ainsi, le Nigéria compte-t-il distribuer 60 millions de moustiquaires.
Les deux tiers des financements recueillis proviennent du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. Le tiers restant est fourni par l’Initiative du Président des Etats-Unis contre le paludisme, la Banque mondiale et des bailleurs de fonds bilatéraux. « A l’heure actuelle, avec seulement un tiers du financement mondial nécessaire, les programmes nationaux parviennent à sauver un enfant toutes les trois minutes » explique le Pr Awa-Marie Coll-Seck, directeur exécutif du Partenariat de lutte contre le paludisme Roll Back Malaria (RBM). « Certes, ce résultat est très encourageant. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de relâcher nos efforts » tempère-t-elle.
Selon le rapport, il reste toutefois beaucoup de travail. Sur les 350 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticides nécessaires pour une couverture universelle, les pays africains en ont reçu (seulement) 200 millions entre 2007 et 2009. De plus, la proportion d’enfants traités par ACT reste encore insuffisante. « Nous devons donc poursuivre nos efforts en Afrique » insiste Ann M. Veneman, directeur exécutif de l’UNICEF. « Des enfants et des femmes enceintes continuent de mourir du paludisme alors que la prévention et le traitement existent. » Pour accéder à l’intégralité du rapport, cliquer ici.